Les revenus du capital sont ceux du travail

Publié le 16 juin 2010 par Lecriducontribuable

La Tribune révèle aujourd’hui que les revenus de l’épargne pourraient être taxés pour financer le trou du système de retraites par répartition, que le ministre en charge de la réforme Éric Woerth s’est promis de combler.

Il avait évoqué la possibilité d’une taxe sur les revenus du capital, mi-mai.

La voilà.

Car, parmi ces revenus du capital se trouvent ceux de l’épargne, c’est-à-dire notamment l’argent provenant du travail des salariés qui auront placé une partie de leurs économies (pour s’assurer une retraite décente, par exemple).

Ainsi est invalidée la distinction — totalement artificielle, et initiée par Karl Marx, faut-il le rappeler — entre les revenus du capital et ceux du travail.

Lorsque le gouvernement proposait de taxer les revenus du capital pour financer la réforme des retraites, il laissait par là entendre que les « capitalistes », forcément riches, devaient participer à l’effort de réforme.

On voit avec cette réforme que les moins riches, eux aussi détenteurs de capital grâce à l’épargne, vont devoir verser leur obole à leur tour pour financer un système structurellement déficitaire puisque basé au départ sur un grand nombre de cotisants pour un petit nombre de retraités, soit l’inverse de la situation actuelle.

Le gouvernement rétorque que les « riches » vont principalement payer : «Tout le monde sait que les plus aisés sont les premiers bénéficiaires des revenus du capital. En taxant les revenus de l’épargne, on ne vise donc pas les plus modestes, mais les ménages des tranches supérieures», justifiait un expert gouvernemental dans La Tribune.

Peu importe qu’il y ait peu de pauvres qui épargnent. S’il n’y en avait qu’un seul, il serait quand même inadmissible qu’une réforme faite pour financer un système mécaniquement inflationniste puisse peser sur lui, et non sur ceux qui bénéficient le plus de ce système : les salariés du public notamment.

On voit bien, avec cette idée de taxation de l’épargne, que la distinction marxiste entre revenus du capital et revenus du travail n’est qu’une des ruses des hommes de l’État pour s’accaparer l’épargne, et donc le fruit du travail.

Il sera bon de rappeler cette vérité à chaque nouvelle taxation du « capital ».