Mercredi 03 Mars,
La journée dans le parc d'Abel Tasman est terminée (article précédent) mais il nous faut avancer sur la route du lendemain. Sans se fixer de destination finale, on part vers le Nord, direction la Golden Bay et Farewell Spit. Seul le sommeil nous arrêtera.
Il fait encore grand soleil et la route est très jolie. De grandes montagnes, ciel bleu avec un petit nuage
Arrivée à Collingwood, il nous semble temps de chercher un logement pour la nuit. C'est de toute façon la dernière ville avant d'atteindre le bout de la route qui s'arrête tout au nord, avant une grande bande de sable s'avançant dans la mer. Nous trouvons un camping et allons demander une place pour la nuit. Malheureusement, tout est complet pour ce soir. Pas de chance! Nous voilà reparties sur la route à la recherche d'un endroit pour dormir. Et manger aussi pendant qu'on y est. Le repas du midi a été léger et on commence à avoir faim. La recherche d'un café est lancée. Mais là, problème. Il est 17h passé, et ici, tout ferme très très tôt. Excepté si on trouve un restaurant, nous ne pourrons pas manger ce soir!
La route n'est plus très longue jusqu'à l'arrivée, et rapidement on aperçoit des panneaux pour Cape Farewell. On décide de suivre un des panneaux verts pour touristes. On aura peut être la chance de voir le couché du soleil sur la mer, juste derrière ces montagnes. On suit un chemin de terre, jusque dans un pré où l'on peut se garer au milieu d'un troupeau de vaches. Le reste doit se faire à pied.
On arrive alors au bord d'une falaise, face à la mer. La scène est superbe mais très différente de ce que l'on
Une fois là haut, toujours pas de soleil mais encore et encore des collines. Cette fois on fait demi-tour et après quelques dernières photos, il est tant de trouver un endroit pour dormir. On est toujours à la recherche de nourriture. Il est décidé de faire du camping sauvage, ce n'est pas la place qui manque par ici, car il n'y a presque rien. Et donc pas de nourriture.
Pas de tente pour ce soir mais dodo dans la voiture car ma soeur n'est pas du tout rassurée. Il faut avouer qu'il y a vraiment rien ici, et que chaque petit bruis résonne dans la nuit désormais totalement noire. Seule une lune nous éclaire le temps de préparer notre lit au mieux dans l'espace réduit de la voiture. La sensation de la première nuit dans l'île du Sud réapparaît, mais je la vis désormais beaucoup mieux. J'aime bien cette sensation d'être seule, entre collines et bord de mer, prête à attaquer la journée du lendemain dans ce cadre magnifique.
Jeudi 04 Mars,
Le soleil se lève et nous éblouit à travers le pare-brise. Je n'ai pas envie de me lever! Il est encore très tôt et le seul café (qui fait aussi office de centre informations) ouvre seulement à 10h. Et il a été décidé hier soir que l'on ne commencerait pas la journée avant un bon petit déjeuner! Entre ronchonnement et bâillements, on finit tout de même par nous lever et ranger la voiture pour la journée. Le timing est parfait et nous redescendons le chemin de terre en direction du café qui devrait ouvrir pile poil pour notre arrivée!
Ce petit café est très agréable et possède une vue sublime sur la mer et la bande de sable! Ma soeur se
La journée va consister à marcher sur cette fameuse bande de sable: Farewell Spit. On ne sait pas à quoi s'attendre et on décide de nous laisser guider par nos envies. Le prospectus indique des fossiles, un désert de Gobi ou encore plein de choses comme ça. C'est donc parti, de découvertes en découvertes!!!
On longe tout d'abord la mer, en papotant de tout et de rien, regardant les cygnes noirs dans l'eau ou encore des petits oiseaux courants devant nous, sans jamais s'arrêter, comme s'ils courraient un marathon. La marche est longue et on n'en voit pas le bout. Mais quel plaisir de marcher sous le soleil, une légère brise venant de la mer, et sans un bruit aux alentours!
Et puis enfin on aperçoit le fameux "désert". Que du sable jaune à perte de vue. On n'aperçoit plus la mer, quelque soit le côté où l'on regarde. C'est très étrange et totalement différent de ce que l'on a déjà vu. Je n'avais jamais été dans un désert, et même si là ce n'est qu'à l'échelle miniature (très petite miniature même!), la sensation est là!
On s'amuse comme des folles dans le sable, ma soeur dégringole une dune en courant, et encore et toujours des photos. On choisit d'abandonner l'espoir d'atteindre le bout et décidons de rentrer en longeant l'autre côté de la bande de sable. C'est donc reparti, direction la voiture.
Mais au bout d'un moment, on se demande où l'on est. Il n'est peut être pas possible de rentrer de ce côté là, on va donc rejoindre l'autre rive. La bande de sable n'est pas si large que ça. Seul problème: une végétation épaisse et piquante sépare les deux côtés. Mais ça ne doit tout de même pas être infranchissable! On s'élance donc sur un pseudo sentier au travers de cette végétation peu accueillante.
Presque une heure plus tard, on décrètera que c'est tout bonnement impossible à traverser. Il ne nous reste plus qu'à faire demi-tour et retrouver notre "désert" pour traverser. Mais dans quelle direction? On a
Impossible de voir la mer, aucun repère, et on marche toujours, totalement épuisées. On rigole un peu moins désormais. Heureusement, environ une demi heure plus tard, on aperçoit la mer et retrouvons enfin notre chemin. Le retour nous semble long, mais au moins cette fois on a de l'ombre.
Pas très faim après un tel petit déjeuner, ce sera donc seulement une bonne boisson fraîche avant de quitter la Golden Bay pour la West Coast que nous attaquons demain matin. Point de rendez-vous du soir: Westport.
La route est la même qu'à l'aller car nous repassons par Nelson, avant de bifurquer vers l'Ouest. Une fois sur la route entre Nelson et Westport, il n'y a plus grand chose à voir. Le temps est long, et l'essence descend vite. Trop vite comparé au peu de point indiquant les villes sur ma carte. Pas une pompe en vue, et les kilomètres qui s'accumulent.
Finalement nous arrivons de justesse à Westport, prête à faire de l'essence, trouver à manger, et faire dodo. Mais encore un problème: il est trop tard pour trouver à manger! Le petit déjeuner du matin, aussi bon était-il, commence à ne plus faire effet, et pourtant nous sentons que ce sera une nouvelle soirée sans dîner!
Problème également pour dormir. Je ne pensais pas arriver si tard, et il est donc impossible de trouver camping ou backpacker à cette heure-ci (environ 22h) sans réservation. En tournant en rond dans la ville, on se fait contrôler par un policier, très sympathique, qui nous demande où l'on va dormir. N'étant pas certaine de la législation sur le camping sauvage en NZ (et surtout aux abord d'une ville, aussi petite soit-elle), je préfère lui indiquer le camping qui sera notre arrêt pour la nuit prochaine. A plus de 300km et 5h de route d'ici. Pas vraiment le temps de réfléchir sur le coup! Il n'a pas l'air de connaître et en regardant sur la carte nous dit un simple "c'est encore loin". Ah oui tu crois?! Mais après un contrôle d'alcoolémie (simple routine!) on peut repartir.
N'étant pas très attirées par cette ville et n'ayant rien à y faire le lendemain, on reprend la route vers le premier lieu touristique du lendemain: les Punakaiki rocks. Peut être trouverons nous un endroit pour dormir sur la route. Il vaudrait mieux de toute façon. A l'inverse de la veille, cette nuit nous sape sur le moral. On ne mange pas, roulons au milieu de nul part, ne savons pas où dormir. Le programme des jours suivant était de s'installer dans un camping gratuit près de Franz Joseph, que j'ai mis un temps fou à trouver sur internet avant notre voyage. En le disant à ma soeur, je déclenche une dispute. Elle aimerait faire une nuit correcte, et moi j'en ai marre d'avoir tout préparer toute seule pour entendre râler en retour. Un silence tendu s'installe dans la voiture jusqu'à l'arrivée sur le parking du centre info des Punakaiki. Ca ira bien pour la nuit, autorisé ou non (mais je crois que ça l'était quand même). On se couche rapidement, songeant que les nuits sur cette île nous pèsent lourd sur le moral, à l'inverse des journées qui sont grandioses! Il va falloir organiser nos journées plus à l'avance, quitte à perdre en flexibilité.