Etat chronique de poésie 917

Publié le 16 juin 2010 par Xavierlaine081

917 

J’ai cueilli à pleines paumes des brassées de silence

Une moisson de soupir d’aise 

Entre deux nuées rouges de honte 

Mes yeux 

Ecarquillés 

Ont vu la jouissance des profiteurs 

Devant le plus absurde des massacres 

Hommes avides 

Fossoyeurs

Menaient sarabande autour d’un gigantesque brasier 

Nos âmes 

Au beau milieu 

Se tordaient de douleur 

Sous leurs rires et quolibets 

Alors 

J’ai cueilli à pleines paumes des brassées de silence 

Une moisson de soupir d’aise 

Entre deux nuées rouges de honte 

J’ai déposé sur tes lèvres 

Les fines ailes de l’espérance 

Comme un baiser d’avenir 

Nous avons ensemencé les frondaisons sourdes 

D’un grand charivari de joie 

Tournant le dos aux sombres charognards 

Sur leurs perchoirs

Dans leurs palais 

Nous avons bâti de nos mains 

Les remparts de protection

Pour les paroles de demain 

C’est un temps d’aveugle tourment 

Que celui qui nous fait baisser les bras 

Notre devoir est de désobéir 

Avant que de défaillir

Sous le poids des renoncements

J’ai cueilli à pleines paumes des brassées de silence 

Une moisson de soupir d’aise 

Entre deux nuées rouges de honte

Une volée de martinets 

Dans l’aube délicate 

Striait le ciel de ses petits cris 

Manosque, 3 mai 2010 

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