Guinguettes et Compagnies, 20 ans (1)

Environ 200 bénévoles, une cinquantaine de spectacles en trois jours, trois villes, trois MJC, des milliers de repas servis, des spectateurs et spectatrices de tous âges par milliers, Guinguettes et Compagnies, c’est un festival original, familial et apprécié en Essonne.

L’édition 2010 marquait son vingtième anniversaire, avec une programmation dont plusieurs articles vont vous donner un aperçu. Aujourd’hui, Palaiseau-Villebon, les 5 et 6 juin.

Camélia sort du piano d’un pianiste silencieux mais attentif, visiblement touché par la grâce de cette vieille dame agile et capable de faire des pointes sur des verres en cristal ou sur un fil tendu au-dessus de la pelouse. Une vieille dame ? La jeune femme qui lui prête ses jambes et son équilibre en a laissé plus d’un bouche bée, sourire aux lèvres. On oublie que nous avons sous les yeux une marionnette corporelle, on admire l’adresse, on apprécie le côté enjoué de Camélia, et on découvre Lucie au moment du salut, très applaudi. C’est la Compagnie Le Boustrophédon, avec Lucie Boulay et Daniel Masson.
Deux routiers pas sympas, ça pourrait être le sous-titre de La Grande Déroute, spectacle de la Compagnie Cirkatomik. Ils montent dans leur Berliet 1972 bâché et nous embarquent dans leur aventure cruelle, obsédés par les scouts et les octosyllabes. Il pleut parfois sur le camion, et pas seulement de l’eau. Près de moi, une famille, d’abord interloquée, puis riant sans retenue devant ces deux méchants qui, / on s’en doute, ne livreront / à Cavaillon leur cargaison. (moi aussi, je fais des octosyllabes !)
La Compagnie Songes vous fait attendre sur un tabouret et retirer vos chaussures avant d’entrer un par un (toutes les quatre minutes) dans une sorte de cabane sur la porte de laquelle est affiché : « Lettres d’amour aux fleurs et au vent ». Des odeurs, des sons, des décors où apparaissent de petites marionnettes qui cherchent à entrer en contact avec vous, à vous faire partager quelques moments privilégiés des saisons. Vos pieds sentent la douceur du sable, l’humidité de la mousse, d’autres sols plus rugueux ; vos yeux, vos oreilles, votre nez sont sollicités tour à tour et il vous reste à écrire un mot que le vent emportera, et qu’ailleurs, quelqu’un, peut-être, lira, se disant que les mots d’amour arrivent aussi quand on ne les attend pas. Une création aux Guinguettes, coordonnée avec Animakt, lieu de création de Saulx-les-Chartreux (91).

Et je ne résiste pas à ajouter une photo, prise après le feu d'artifice qui saluait, le samedi soir, les 20 ans de ce festival.