Chinoiseries

Des mouvements sociaux en Chine émaillent les infos du monde entre deux ballons dans les buts. Il est vrai que la Coupe du Monde n’est pas forcément le meilleur moment pour rechercher une visibilité maximale : les pauvres et les malheureux sont priés de faire profil bas, les grands médias ont les yeux rivés sur des rectangles de pelouse où s’ébattent des comiques à crampons (on l’aura compris, je n’aime pas le foot...)

Avec une augmentation de 33% du nombre de millionnaires sur cette partie du continent asiatique (le Boston Consulting Group en recense 670) et la naissance d’une classe moyenne attirée par l’opulence de l’Occident, la classe ouvrière s’agite à juste titre pour vivre plus décemment et ne plus être exploiter (ou l'être moins). Sachant qu’elle représente des centaines de millions d’individus en Chine gagnant un salaire moyen qui tourne autour de 100 euros par mois.

Les entreprises chinoises et étrangères implantées dans l’Empire du Milieu n’entendent pas se laisser déborder ou être mal vues par les opinions publiques, elles cèdent aisément aux revendications des grévistes. Et les augmentations frisent les 20% en moyenne voire beaucoup plus, à l’image du taïwanais Foxconn Technology Group qui a proposé une hausse de 65% aux salariés de ces unités chinoises !

Ces hausses de salaires laissent certains Occidentaux interrogatifs —notamment les politiques— qui imaginent bientôt des relocalisations en masse sous leurs cieux. Imaginer que la Chine ne sera bientôt plus l’atelier du monde faute de compétitivité est une douce utopie : le rapport d’un salarié chinois et européen ou américain est encore de 1 à 30. Et quand bien même cette écart se réduirait sensiblement, il demeure des pays où la main d’œuvre est encore moins chère que dans l’Empire du Milieu : l’Inde, le Vietnam, l’Indonésie…

Petite question : Les consommateurs occidentaux sont-ils prêts à payer plus pour que les ouvriers des pays émergents gagnent plus ?