Dans les années 60, au début de la guerre froide, Naked Snake, un agent de la section Fox, est envoyé en URSS afin de récupérer un scientifique influent. Sa mission : Le faire passer à l’ouest discrètement sans compromettre les accords entre les deux grandes puissances mondiales. C’est dans ce contexte tendu que Metal Gear Solid 3 commence.
On retrouve tous les classiques de la série
Le premier choc du jeu est tout d’abord scénaristique. On incarne Big Boss, et non Solid Snake, avant les évènements des autres épisodes de la série. C’est donc une préquelle. Le scénario met en plus tous les personnages qui joueront un rôle important dans la mythologie Metal Gear, à savoir le Major Zero, The Boss, l’unité Cobra et même le futur Revolver Ocelot. On commence par réaliser le premier saut HALO de l’histoire, avec une mise en scène digne de Hideo Kojima. La mission vertueuse, s’avérant être l’introduction du jeu, ne se déroulera pas comme prévu et vous rentrerez dans les véritables évènements après une à deux heures de jeu. Cet épisode est l’un des plus complexes mais aussi des plus riches en termes de scénario. On y mêle de très près fiction et réalité, ce qui rend l’univers d’autant plus crédible.
L’unité Cobra, qui peut paraître un peu caricaturale au début, s’avère en fait très intéressante et riche en détails et secrets gouvernementaux dont la série nous abreuve. Certaines scènes d’anthologie ponctuent le jeu, comme le célèbre baiser au feu de camp, mais je n’en dirai pas plus.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que cet épisode explique les racines de la série et le mythe de Big Boss : Comment est il passé de simple soldat à meilleur soldat du monde, la naissance du projet « les enfants terribles » ou encore le futur de Revolver Ocelot. Sans rien dévoiler, le jeu se termine par une scène purement magnifique où symbolique et esthétique se joignent pour un final digne du cinéma. Un moment que les joueurs n’ont pas oublié.
Certains environnements sont vraiment magnifiques
Hormis cela, il faut bien avouer que d’un point de vue plus terre à terre, Metal Gear Solid 3 reste dans le pure gameplay de la série. On y retrouve une caméra assez rigide, une action lente et une précision rigoureuse. Splinter Cell est sorti entre temps et le clivage est d’autant plus important. D’autant plus que les conséquences historiques font que dans cet épisode, vous n’aurez pas de radar ni de gadgets nanotechnologiques pour vous aider. Il faudra « survivre » avec votre couteau et le maigre équipement que l’on vous fourni. Le jeu avait surpris pour son côté survie, également inédit à l’époque. Lorsque Snake est blessé, il faudra le soigner précisément à chaque partie de son corps. A vous de faire usage du désinfectant, des pansements et autres produits médicaux rares et indispensables. De plus, pour vous soigner, il faudra parfois manger de la viande directement prise sur des animaux de la jungle et donc souvent toxique. Attention à votre alimentation.
Même si le tout manque parfois d’un peu de réalisme, la richesse des possibilités rend le jeu vraiment immersif et prenant. On est tout de suite en stress lorsque l’on ne peut refermer une blessure par balle, d’autant plus que le sang permet aux ennemis de nous tracer. Le système de camouflage tout nouveau permet aussi de s’adapter aux situations. Plus d’une trentaine sont disponibles dans le jeu, sans compter les téléchargeables et les bonus.
Le combat contre The Sorrow : Surprise !
Metal Gear Solid 3 ne fait pas exception à la série en proposant des boss originaux et manquants. On notera le combat contre The Sorrow, qui s’avère beaucoup plus psychologique que prévu. La patience sera également indispensable pour venir a bout de The End, un combat de sniper. Vous ne serez donc pas au bout de vos surprises, et le jeu pousse toujours un peu plus loin le Game Design pour éviter la répétitivité.
Enfin, il faut bien le dire, malgré son âge, le jeu n’a pas vieilli graphiquement. Déjà de très haut niveau à l’époque sur Playstation 2, la qualité et le nombre d’effets de lumières lui ont permis de passer les années sans égratignures. L’animation est peut-être un peu rigide à une époque où la motion capture est omniprésente, mais ca reste de très haut vol. La bande son est aussi un des éléments qui a été boosté dans cet épisode. On retrouve une intro façon James Bond et une conclusion avec Star Sailor aux commandes. Les thèmes sont toujours aussi soignés et variés. Un épisode qui frôle la perfection.
Metal Gear Solid 3 : Snake Eater est sorti en période faste (Resident Evil 4 lui faisant rude concurrence) et a pourtant su marquer les joueurs. Par un gameplay novateur, une réalisation ambitieuse et millimétrée et surtout un scénario des plus riches, le jeu fait partie des hits a posséder absolument sur la Playstation 2. Si en plus vous appréciez la série, il n’y a plus aucune excuse…