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Les vieilles infirmières

Publié le 06 février 2010 par Nainfermier
Depuis mes débuts dans le vaste monde des soins, je n'ai croisé que quelques infirmières arrivant à l'âge de la retraite en étant encore dans les soins. Malheureusement la durée de vie professionnelle d'une infirmière n'étant que d'environ 8 ans (les chiffres varient selon les sources), il existe très peu d'infirmières qui arrivent à un âge aussi avancé. Soit elles quittent la profession avant soit elles deviennent cadre.
Les quelque unes que j'ai eut l'occasion de côtoyer durant ma carrière, m'ont surpris par leurs ressemblances.
J'ai, en effet, remarqué qu'en avançant en âge les infirmières se regroupent en trois type principaux type de personnalité: Les déesses, Les glandeuses, Les grand-mamans.
Les déesses: se sont des infirmières qui sont pour moi comme des divinités en matière de soin. Elles ont tout vécu, savent tous sur tout, ne sont jamais prises au dépourvu et peuvent gérer toutes les situations sans stress. Généralement elles font partie de plusieurs groupes de travail, ont fait plusieurs voyage à but humanitaire et viennent au travail en vélo...Malgré tout ça elles restent simple et modeste, par exemple quand le Dr Connard vient faire sa énième prescription illogique de la journée, elles ne rentrent pas dans son bureau en hurlant et en lui envoyant le dossier au visage. Mais elles vont discuter gentiment avec lui en l'amenant à comprendre lui même son erreur. Ce sont des références pour toute l'équipe et même les chefs vont discuter avec elles avant de prendre une décision importante. Elles adorent leur boulot et le font bien, j'en ai même vu une qui avait dépassé l'âge de la retraite continuer à faire quelques jours par mois dans le service pour dépanner...Je rêve de devenir comme elles...
Mais les infirmières d'âge avancé peuvent aussi être des Glandeuses. Ce sont ces infirmières qui te disent chaque matin le nombre de jour qu'il leur reste à tirer avant la retraite (quelles ont pris de la manière la plus anticipée possible évidemment). Elles veulent en faire le moins possible et le moindre service que l'ont peut leur demander semble être une torture pour elles. Elles sont généralement en surpoids et ne se gêne pas pour prendre pour elles les boites de biscuits que les patients leurs donnent pour l'équipe. Elles ne s'intéressent pas à l'actualité de l'hôpital et des soins de manière général, elles travaillent exactement comme il y a 20 ans. Généralement les patients les détestent et les autres soignants refusent de bosser avec elles, mais les chefs refusent de les virer et préfèrent attendre qu'elles partent à la retraite. Je prie pour ne jamais devenir comme elles
Il y a également les infirmières-grand-mamans. Elles sont sympa et marrante, elles apportent souvent des biscuits, des gâteaux et des cakes à l'équipe. Elles ne s'intéressent plus trop à leur travail, car elles ont tellement de choses à côté qu'elles ne parlent que de ça. Elles te parlent de leurs petit-enfants, qu'elles gardent  3 jours par semaines, des cours d'équitation qu'elles ont commencé, de la présidence des "joyeuses marcheuses", etc... Elles te ramène de l'ail-des-ourses qu'elles cueillent elles-même. Elles se comportent avec les patients comme des grand-mères avec leurs petit-enfants. Je les adore... 
Inévitablement, les infirmières en avançant en âge vont se diriger vers une de ces trois voies, mais contrairement à l'idée qui veux que les vieilles infirmières sont des patientes horribles, il arrive qu'elles soient super sympa ( mais effectivement c'est super rare...)
Par contre durant ma carrière, je n'ai jamais jamais jamais rencontré un vieil infirmier qui soit encore dans les soins. J'ai vu beaucoup de vieux cadre infirmier, mais aucun infirmier âgé qui soit encore auprès des patients. Je ne sais pas ce qu'ils deviennent, peut-être qu'ils meurent avant d'arriver à l'âge de la retraite tué par les doses d'oestrogène présente dans leur environnement quotidien. Ou qu'ils préfèrent tout arrêter et devenir fleuriste (comme j'en rêve parfois...)
J'espère qu'un jour un petit merdeux comme moi, viendra à mon dernier jour de boulot avant la retraite me dire qu'il a envie de me sucer le cerveau pour en aspirer toute l'expérience et les connaissance. Je prendrais ça comme une marque de respect et de reconnaissance de mes compétences, plutôt que d'être choquées comme la été ma collègue....(Pourtant je m'était juré d'arrêter ce genre de blagues zombies à l'hôpital, personne ne me comprend jamais...)

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