Parfum $ Forme
ParfumCe parfum, doux et gris, lisse comme un métalCouleur de crépuscule attendri, de promesseIl ne refuse pas l’amour de la vieillesse,Rançon dont est exempt le monde végétalMais il ouvre pour elle un album lourd d’images.Il est l’appel magique à de troublants voyages.Il donne un goût d’ « ailleurs » à ces murs étrécis,Où des brumes d’odeurs rendent tout imprécis.
Il ferme sur le cœur comme l’étroit suaireQue font les Océans couleur de plombagineAutour des corps ambrés que le rêve imagineSoustraits a périssable avenir d’être cendres.Il distille un amour sans but et sans raisonDont tout vocable humain troublerait l’oraison.Le silence par lui devient doux à comprendreIl ouvre aux yeux fermés d’infinis horizons
Et des temps déroulés comme un tapis d’azurAvec cette couleur du ciel au crépusculeOù le cœur allégé se sent soudain si purQue le présent vieilli se diffuse et recule
Jusqu’à l’effacement des remords sans pardonDans le brouillard de miel de ce parfum profond.
II FormesLe soleil dans le ciel attendri par la brumeMet cet exil cruel de l’impossible à dire,Il est cette tendresse où tout devient délireVoici des arbres droits sur un sol allongé :
Densité des émois sentis trop passagers.Voici des arbres ronds sur des monts anguleux :Ancres d’un bonheur court de ces cieux trop légers,Boucliers de nos cœurs contre l’élan fougueux
De ces rayons, subtils emprisonneurs de mondes,Dont la trop vive danse à force de clartéEteint au cœur le goût des retraites profondesEt dans le mouvement de nos sens projetés,Guerrière au cimier d’or, blesse l’éternité.