J'ai pas envie moi de faire carrière comme ils disent tous autour de moi, plus envie de jouer l'hypocrite et le sourire de façade quand la motivation fait défaut. Je ne sais pas faire les courbettes et donner le change or il semble que pour gravir les échelons ou pour se faire valoir se soient nécessaires.
De ma petite expérience professionnelle, je sens bien que moi je ne ferai jamais carrière comme certain en rêve, en ambitionne. J'aime trop ma liberté et mon indépendance pour ça. Je ne serai donc jamais énarque, jamais haut fonctionnaire, jamais administratrice, jamais directrice mais après tout peu m'importe.
Et quand le débat sur les retraites se fait jour, quand les politiques commencent à penser un modèle viable sur 20 ans, je me dis aussi que cela n'a pas de sens. Réformer la retraite, sans doute, lui donner une préfiguration peut-être, mais donner un âge minimal de départ, ou un nombre de cotisation obligatoire, c'est sans doute trop ambitieux.
J'ai commencé à travailler à 24 ans après 6 ans d'études et si il faut cotiser minimum 43 ans, je partirais alors à la retraite à 67 ans minimum. On est bien loin du l'age de 62 ou 63 ans promis par le gouvernement. Et puis la retraite existera-t-elle dans 20 ans ? Qui peut dire l'évolution du travail, de la société, de la France?
Les jeunes ne trouvent pas de travail, les seniors non plus, l'État français croule sous son déficit et on nous parle des retraites comme s'il en allait de notre propre survie. Je comprends que pour les gens qui partent dans un ou deux ans, ce soit une vraie préoccupation, mais il faut sans doute penser la retraite a posteriori: une fois que la France aura réglé ces questions d'emploi, et surtout d'inégalités.
Le gouvernement Fillon sait que sur ce sujet, il marche sur des oeufs. Il sait que la France aime les symboles, et que l'âge de 60 ans était un acquis social. Il sait que le président est toujours aussi impopulaire, que les français plus dupes ne se laisseront pas faire. Il sait que la fonction publique peut être une variable d'ajustement, plus en tout cas que la question des hauts revenus qui semble être toujours aussi électoralement intouchable.
Comme une façon de faire bonne figure, ou plutôt parce que certain journaux dénoncent désormais ce qui est légitimement choquant, le gouvernement semble avoir ouvert la chasse aux rémunérations et aux avantages des ministres de la république: Boutin et son rapport, et
tous les ministres cumulards y sont pour leurs frais. En tant de crise, cela ne passe plus, et en tant de crise et de rigueur cela passe d'autant moins.
Mais je crois que ces personnes ne sont pas les plus à plaindre, et tout cela rendre assez pratiquement dans une stratégie assez subtile pour "faire passer" une réforme des retraites qui va encore faire payer les classes moyennes et épargner les classes supérieures. Quand à savoir aujourd'hui qu'est-ce qu'un haut revenu? C'est trop complexe on nous dit. Une façon de botter en touche, et d'épargner toute une clientèle de médecins, avocats, notaires,....
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