Dans « les raisins de la colère », Steinbeck dresse le portrait d’une famille, les Joad. Métayers de père en fils, la terre est tout ce qu’ils possèdent. Quand Tom Joad, le fils de la famille, revient chez lui après quatre ans de prison, il découvre sa maison ravagée, ses champs ensemencés jusque sur le pas de la porte, son puits bouché. Suivi par l’ancien pasteur Jim Casy, il retrouve bientôt les siens, logés provisoirement chez son oncle. On lui explique que les banques ont saisi leurs terres, qu’on les a chassé. Qu’à cause du Dust Bowl qui a ruiné les cultures, les Joad n’ont pas pu honorer leurs dettes. Reste un espoir, la Californie. Un pays « de lait et de miel », où on n’a qu’à tendre la main pour cueillir une orange, une pêche, où l’on peut avoir une jolie petite maison blanche au milieu des vergers. Bientôt, toute la famille se met en route et quitte l’Oklahoma. Mais arrivés sur place, la déconvenue est à la hauteur des espérances de ces pauvres gens, qui découvre une terre d’exploitation, le mépris des californiens envers les « okies », la faim…
Roman passionnant entrecoupés de courts chapitres plus généraux, on se prend d’emblée d’amitié pour les Joad (enfin, pour la plupart de ses membres. Personnellement, j’ai eu beaucoup de mal à supporter les caprices de Rosasharn et de Ruthie, les deux filles de la famille), en particulier Tom et sa mère, un personnage fort, prêt à tout pour garder sa famille unie. Des dialogues vifs, des personnages hauts en couleur, et une peinture très réaliste d’une période très dure de l’histoire américaine font de ce roman un incontournable.
Steinbeck obtint le prix Pulitzer et l'adaptation du film obtint l'oscar du meilleur film en 1940.
Photos : 1) Les raisins de la colère, édition Folio 2) Photographie issue de l'adaptation cinématographique 3) une photo de Dorothea Lange représentant " a migrant mother ", une de ces mères jetées sur les routes.