Un son qui tient de la démo sophistiquée, un album d'une durée inférieure à vingt-sept minutes, neuf petites chansons et puis s'en va... On ne pourra pas dire que Jeremy Jay ne soigne pas son aura d'artiste culte. Cet Américain francophile - il pose sur sa pochette devant un kiosque du jardin du Luxembourg - vise d'évidence au statut paradoxal de pop star pour happy few.
Moins dance, moins synthétique, Splash renoue plus encore que son précieux prédécesseur avec le charme désuet de la power pop des 70's, ce rock artisanal, mélodique et concis qui, des Records aux Shoes, aspirait à retrouver la simplicité et la magie des sixties. Just dial my number, avec son entêtant motif de piano, sa mélodie qu'on ne peut s'empêcher de fredonner après, malgré sa production brute, y parvient aisément. Les huit autres titres, presque. Ce qui n'est déjà pas mal du tout.