Alors qu’un bon nombre de personnes restent sceptiques quand aux débouchés offerts par l’iPad à la presse, la dernière annonce du rédacteur en chef de Wired risque de les faire changer d’avis. En effet, Chris Anderson a annoncé que la version iPad de son magazine s’est vendue à plus de 73 000 exemplaires durant les 9 premiers jours de la commercialisation de l’application ! Le chiffre est loin d’être négligeable car d’ici la fin du mois, cette première version dépassera les ventes en kiosque de son équivalent papier (soit environ 85 000 ventes par numéro). De plus, il est important de préciser que cette version numérique n’est pas vendue moins chère que la version papier. En effet, les deux sont commercialisées à 3,99€/4,99$.
Quelle importance faut-il donner à cette annonce? Tout d’abord, il s’agirait de la nuancer. En effet, les premiers possesseurs d’iPad sont pour beaucoup des lecteurs réguliers ou potentiels de Wired. Il y a aussi l’effet d’annonce qui est à prendre en compte. En effet, cette application a connu de multiples rebondissements dans son développement (choix de la technologie Adobe Air qui n’est pas supportée par Apple) et l’on a cru à un moment qu’elle ne verrait jamais le jour. Pourtant, elle a fini par arriver. Wired pour tablette est sûrement le modèle de magazine numérique le plus abouti aujourd’hui, ce qui explique une bonne partie du succès de l’application.
On peut également se demander si ces chiffres seront soutenables à long terme mais avec un parc d’iPad en croissance quasi-exponentiel et une amélioration de l’application qui bénéficie d’un buzz important, il est fort probable que Wired réussisse sa transition numérique. Au total, Wired aura réussi à doubler son chiffre d’affaire mensuel uniquement avec une distribution sur un seul appareil, l’iPad. Un bon nombre d’éditeurs de presse aimeraient connaître pareille situation ! Pour le directeur éditorial de Condé Nast, Tom Wallace, la presse sur l’iPad a encore tout à faire “C’est le début d’une révolution”.
En effet, Wired va devoir continuer d’améliorer son édition pour iPad/tablette et faire aboutir les idées des contenus enrichis (schémas interactifs, animations 3D etc.) que nous avons pu voir dans le premier numéro. Dans l’idéal, une réduction du nombre de pubs (aussi présentes que sur la version papier mais c’est un modèle propre aux magazines américains) serait la bienvenue. La régie publicitaire pourrait pousser l’intégration de ces publicités au sein de la version numérique. Sur ce point, Wired a encore du chemin à faire. De plus, en réduisant leur nombre et privilégiant une meilleure mise en avant, un tel choix devrait plaire aux annonceurs qui apprécieront de ne pas retrouver leur publicité noyée dans les “pages” du magazines.
Malgré ces quelques détails, Wired reste l’application la plus aboutie pour un titre de presse sur l’iPad. Cependant, nous ne sommes qu’aux prémices de cette nouvelle ère, seule la partie émergée de l’iceberg étant encore visible.
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