C'est évidemment un amima-sceptique qui parle, un rétrograde de première, un vieux ronchon qui n'a jamais été enfant. Mais quand même : quel intérêt ? Quel intérêt, lorsqu'on dispose d'acteurs du talent d'Anthony Hopkins, John Malkovich ou Brendan Gleeson, de les recréer en version animée-mais-vachement-réaliset-quand-même ? Le film semble répondre de lui-même : aucun. Il nous propose de pâles clônes des acteurs cités plus haut, sans le talent ni l'énergie qui les caractérise. Le premier échec de La légende de Beowulf est artistique : tout cela est incroyablement moche, et les personnages sont si peu habités qu'ils ressemblent tous à des cadavres ambulants. Si bien que d'emblée, il est légèrement difficile de s'attacher à eux.
Le scénario ne fait qu'empirer les choses : si le film s'inspire d'une vieille légende viking, on ne s'attendait pas vraiment à ce que l'ambiance générale soit à la beauferie. C'était bien la peine de gâcher un gros budget pour observer des types mal taillés faire des concours de vannes à la Bigard ou mater des décolletés en forçant leur grand rire rauque. Quant au héros, le fameux Beowulf, c'est sans doute le pire de tous, qui nous décrit chacune de ses aventures comme s'il racontait un concours de pets. Cette Légende de Beowulf tourne donc rapidement au supplice. Paraît que Zemeckis devrait rempiler pour un nouveau film utilisant cette technique. Souhaitons qu'il l'améliore considérablement et qu'il se trouve un scénario plus fin, plus intéressant, moins con. Ça doit forcément être faisable.
2/10