Si la participation forme la colonne vertébrale des stratégies d’empowerment, elle est à elle seule insuffisante et peut relever de la manipulation et encourager la passivité, au lieu de favoriser l’activité, l’empowerment et le contrôle communautaires. Elle peut être perçue comme utilitariste, c’est-à-dire servant l’efficience d’un programme, plutôt que renforçant l’empowerment dans le but de réduire l’exclusion sociale. Au niveau local, les méthodes participatives elles-mêmes peuvent être limitées – impliquant les membres de la communauté comme de simples informateurs – ou faire écran au besoin d’analyser des politiques ou fonctionnements institutionnels plus larges susceptibles de surpasser les déterminants locaux du bien-être. Les questions à poser sont les suivantes : qui sont les représentants officiels, qui sont ceux dont les voix restent inaudibles, et quelles sont les inégalités de pouvoir qui empêchent la participation de certaines composantes de la communauté ?
Magazine Société
L’IREPS Bretagne propose une traduction en français d’un document de l’OMS Europe clarifiant la notion d’empowerment dans le champ de la santé publique, et démontrant l’efficacité des stratégies favorisant l’empowerment, notamment en matière de réduction des inégalités de santé. Cette recension est intéressante car elle éclaire bien des débats dans les démarches participatives sur les compétences acquises par les citoyens, comme l'a montré Julien Talpin dans sa thèse par exemple. Le document original est une revue de littérature rédigée par une professeure de l'Université du Nouveau Mexique, Nina Wallerstein.