Quand il pleut à quelques jours de l’été, que le moral est autant en berne que l’activité est morne, c’est chouette d’avoir des copains qui vous balancent des chaines à répondre. Ca permet de pondre un billet matinal... (mais qu'on a pas le temps de relire avant 12h... donc qu'on poste tard... y a t'il une heure pour bloguer demandait le poète... ?)
Sujet important que me propose Yann : « Pourquoi les français boudent ils la politiques ? ».
C’est un peu une de mes marottes en plus sur ce blog, cette faille béante entre français et classes dirigeantes politiques, qui n’a jamais vraiment été refermée depuis le début des années 2000, depuis le 21 Avril 2002...
Quelles sont les raisons pour lesquelles les Français s'éloignent des urnes ?
C’est difficile de répondre à cette question, les supers intelligents qui ont fait des études politiques répondront mieux que le plouc que je suis… Mais le plouc a un sentiment global pour répondre à cette interrogation. Tant que les dirigeants politiques ne respecteront pas le vote des électeurs, les électeurs leur diront merde.
Les exemples de ce non respect sont nombreux. Le référendum européen de Mai 2005, qui avait été un succès politique au regard de la mobilisation des électeurs. Le résultat n’a pas plu aux plus intelligents ? Ces derniers ne sont empressés de se faire voter, entre eux, le traité de Lisbonne. Ils s’étaient ouvertement moqués de la gueule du peuple, mais ils étaient heureux. Et ceux qui n’avaient pas accepté la défaite de Mai 2005 étaient ravis. Aujourd’hui, « on » s’interroge pourquoi les peuples n’aiment pas l’institution « Europe »…
Un autre exemple, l’élection présidentielle de 2007. Là encore, mobilisation des électeurs, nouvelle manière de faire de la politique. Nicolas Sarkozy élu sur un programme volontariste, ambitieux, « vous allez voir ce que vous allez voir », le politique est de retour ! Au final, de rupture il n’y a pas eu, sinon avec une manière décente et classieuse de concevoir l’exercice du pouvoir. Et le candidat du pouvoir d’achat n’existait déjà plus 6 mois… (« que puis je faire pour le pouvoir d’achat » qu’ils répondaient à des journalistes qui n’en croyaient pas leurs oreilles…).
12 ans avant, Jacques Chirac, candidat contre la fracture sociale, exerçait le même changement de cap quelques jours après son élection…
2007 aurait du représenter un nouvel aurore démocratique : cela n’a été qu’un avatar supplémentaire de ce long crépuscule. Sarkozy – Royal était sans doute le pire deuxième tour après celui du 21 Avril. Le bling bling, la parlote, la staracadémisation de la vie politique…
Et des personnages qui n’ont pas assumé l’espoir que des électeurs avaient placé en eux. Ne parlons pas de François Bayrou, qui a déçu beaucoup de monde, aussi par sa faute. Ne parlons pas de Ségolène Royal, elle aussi responsable en partie du vide qu’elle a fait autour d’elle…
(oui Nicolas, je parle un peu de la gauche, mais parce que je crois qu’on ne peut pas discuter complètement sur les désillusions post-2007 sans parler des espoirs trahis de la part de l’ensemble des trois candidats…).
Enfin, je crois que les français s’éloignent des urnes aussi à cause qu’ont les puissants, ceux « d’en haut », de concevoir le pouvoir. On a beaucoup parlés des histoires Boutin, Jean Sarkozy, Rachida Dati... Et on voit, aujourd’hui, le mode de gouvernance qui exclue totalement la France qui bosse et qui a un peu envie qu’on l’écoute et qu’on arrête d’y taper dessus.
Et quand Nicolas Sarkozy nommera de sa toute puissance le futur patron de France Télévision, on en reparlera. Quand le gouvernement trifouillera les modes d’élections des exécutifs locaux pour s’assurer des minorités moins bavardes, on en reparlera.
Comment inverser cette tendance ?
Je vais déjà partir d’un postulat, qui n’est pas forcément évident, qui est que le pouvoir actuel ne pourra pas changer d’attitude et de mode de fonctionnement. Que le Président ne changera pas. Et que l’UMP officielle bling bling et pas populaire pour un sou restera celle qu’elle est. Donc pour inverser cette tendance, il faudra mettre, par les urnes, ces gens dehors. C’est le premier préalable.
C’est fort, c’est direct, mais je l’assume. Le renouvellement provoqué par l’arrivée de nouvelles têtes type Dati, Lefebvre, Bertrand ou Morano, cela a donné quelque chose de pire que les têtes « d’avant ». Quand on en vient à regretter Juppé, Chirac ou Jospin, c’est que personne n’y a gagné au change…
Ensuite, il faudra, au niveau national, qu’un espoir nouveau jaillisse quelque part. Que ça soit à droite (je le souhaite), que ça soit à gauche, au centre, n’importe où dans la frange démocratique et républicaine de notre joli échiquier... Car si personne ne suscite un espoir nouveau, les urnes seront bien peu remplies, et de leurs entrailles peu surgir de nouveaux 21 Avril plus violents, plus douloureux.
Certains pensent que la gauche apportera cet espoir nouveau. Je n’en fais pas parti, mais pourquoi pas ?
Enfin, il faut que les élus locaux se comportent de manière noble et digne. Au moins eux. Si Paris est le siège de l’indécence, que la mairie locale ou le conseil général soit le lieu du « service pour l’intérêt de tous ». Oui, c’est cucu la praline, mais j’y crois encore un peu. Le rôle de l’élu local, qui a été vilipendé, voire insulté, par le gouvernement et l’UMP officielle durant les débats sur la réforme territoriale, est primordial si on veut inverser cette sale tendance.
J’ai un grand espoir vis-à-vis de l’élu local, j’espère ne pas me tromper.
Sinon, globalement, j’avoue être quand même assez pessimiste… Mais ça doit être la pluie sans doute…
Bon, c’est un tag, je passe le relai à d’autres copains. H16, Eric le mulhousien, le pisciacais engagé, Gildan, Elmone. Et puis tiens, si le Coucou des nrv voulait s’amuser à réfléchir à la question…