L'orpaillage : une nouvelle ruée vers l'or aux conséquences désastreuses
Pour faciliter la récupération des paillettes d'or, les orpailleurs se servent du mercure. Ils récoltent alors par blocs un amalgame de mercure et d'or.
Saviez-vous qu'aujourd'hui aucune filière internationale d'or n'est traçable, c'est-à-dire que le consommateur n'a aucune information sur la façon dont l'or est extrait et transformé ? Ce qui permet, en Guyane notamment, à l'or illégal d'intégrer la filière légale où il est alors blanchi.
Alors l'or vert n'existe pas mais vous pouvez, à l'occasion de l'achat des alliances en or, poser trois questions au bijoutier :
-Savez-vous d'où vient l'or que vous proposez ?
-Savez-vous comment il a été produit ?
-Qu'est-ce qui me garantit qu'il a été respecté, de la mine à la vitrine, des standards exigeants en matière environnementale et sociale ?
Depuis quelques années, la Guyane subit de plein fouet une nouvelle ruée vers l'or. "Orpailleur", qui sort au cinéma le 16 juin prochain, dénonce ce fléau aux conséquences environnementales, sociales, sanitaires et économiques catastrophiques. Un film qui cherche à défendre l'environnement face à la cupidité humaine.
Composé de nombreuses forêts tropicales humides ayant conservé leur état primaire, le Plateau des Guyanes revêt un intérêt biologique exceptionnel, abondamment traité dans la littérature scientifique. Lieu de vie des communautés amérindiennes, il héberge une faune et une flore d'une incroyable diversité. Mais depuis quelques années, la Guyane subit de plein fouet une nouvelle ruée vers l'or. Celle-ci se traduit notamment par l'installation massive d'exploitations aurifères illégales qui ne bénéficient d'aucune autorisation officielle et bafouent les lois en vigueur. La recrudescence de l'orpaillage illégal est principalement alimentée par de puissantes vagues d'immigration clandestine en provenance du Brésil. Plus de 10 000 orpailleurs clandestins travailleraient aujourd'hui en forêt guyanaise, répartis sur plusieurs centaines de chantiers. Autant dire que cette ruée vers l'or est un fléau aux conséquences environnementales, sociales, sanitaires et économiques catastrophiques.
En effet, la principale technique utilisée par les exploitants illégaux pour récupérer l'or est encore basée sur l'emploi du mercure qui amalgame les particules d'or. Sous l'action de l'acidité de l'eau, le mercure se transforme en un dérivé dangereux : le méthyl-mercure. Ainsi, suite à ce processus de méthylation, le mercure est absorbé, stocké et concentré dans la chair des poissons carnassiers. Il en découle un empoisonnement insidieux des populations locales qui s'en nourissent quotidiennement.
Une étude de l'INSERM effectuée en 1998 avait d'ailleurs mis en évidence des troubles neurologiques qui pouvaient se traduire chez les enfants par des symptômes plus que préoccupants : problèmes de coordination des membres inférieurs, dysfonctionnements relatifs aux capacités de raisonnement et à l'organisation visiospatiale,...
De plus, au-delà de ces impacts négatifs sur la qualité de l'eau des rivières et donc, de notre environnement et de notre santé, l'exploitation aurifère clandestine a des répercussions sociales indirectes.
En effet, elle concourt à la structuration de véritables filières d'immigration sauvage et au développement de réseaux de prostitutions, de trafics (armes et drogues) et de délinquance. C'est là la grande particularité des marchés parallèles, qui engendrent toujours plus de pratiques illégales pour pouvoir fonctionner "en dehors du système".
Pour dire "non à l'or illégal", signez la pétition du WWF.