Autour des Snuff Movie

Publié le 15 juin 2010 par Olivier Walmacq

Pour ce nouveau dossier cinéma, je vous propose de débattre autour des Snuff movies. Pour cela, je vais m'appuyer que quelques films: Mondo Cane, sa suite, Mondo Cane 2, Philosophy of a Knife, Cannibal Holocaust, le Projet Blairwitch, Face à la Mort, Guinea Pig: The Devil's Experiment et Flower of flesh and blood et Snuff 102, en sachant que j'aurais pu prendre d'autres exemples...
Avant tout chose, il est nécessaire de définir le terme de Snuff Movie. Le terme de snuff movie apparaît au milieu des années 70 pour désigner des films clandestins contenant les images de sévices et de meurtres qui se trouvent être réels.
Ces films faits de brutalité et de violence semblent destinés à des amateurs demandeurs. Un certain nombre de films pour le cinéma ont traité du thème des snuff movies. La réalité de ces films est toutefois discutée, certains considérant qu'il s'agirait principalement d'une légende urbaine.
Donc, les films évoqués ci-dessus ne sont pas réellement des snuff movies, mais s'inspirent du concept basé sur le documentaire réel. 

Mondo Cane, L'histoire : Un tour du monde des étrangetés, un documentaire conçu pour nous montrer dans quel monde de chiens on vit…

Mondo Cane 2 L’histoire : Un tour du monde des aberrations, entre découverte de la vie dans des peuplades sauvages et coutumes et rituels choquants et délirants des peuples dits ‘civilisés’…

Dans un premier temps, il est nécessaire d'évoquer les cas de Mondo Cane et de Mondo Cane 2. En un sens, c'est le premier snuff movie qui influencera bon nombre de films d'horreurs chocs et sanglants par la suite. Sans Mondo Cane, des films comme Cannibal Holocaust, la saga Face à la Mort ou encore le Projet Blair Witch n'aurait jamais vu le jour.
Pourquoi ? Parce que Mondo Cane pose clairement les bases du genre.

Pour l'anecdote, le premier Mondo Cane fut présenté au Festival de Cannes en 1962 et fit une sacrée polémique. En vérité, les réalisateurs du film jouent la carte du documentaire le plus réaliste possible en proposant un tour du monde sur les traditions et les coutumes les plus étranges des différentes peuplades humaines. Cela passe évidemment par des populations reculées de notre monde mais aussi par des populations soit-disant civilisées.
Le but étant de montrer que nous vivons dans un monde de chiens, d'où le titre du film.

Pour cela, la plupart des séquences présentées sont commentées par une voix-off et on a vraiment l'impression de se trouver sur un territoire inconnu, nous faisant la démonstration de moeurs bien particulières, parfois amusantes, parfois sanglantes voire cruelles.
Malheureusement, Mondo Cane et Mondo Cane 2 sont victimes de leur époque, les années 60. Les deux films ont bien vieilli.
Ce qui constituait des images chocs à l'époque sont complètement dépassées aujourd'hui, internet ayant repris le relais de vidéos amateurs jouant la carte du film réaliste.

Face à la mort, L'histoire: Le professeur Frances Gross, qui étudie les différents aspects de la mort, nous présente des vidéos filmées par des amateurs dont le thème principal est la mort...

Mondo Cane et Mondo Cane 2 marqueront largement les esprits. Je le dis et je le répète, ces deux films restent les origines du snuff movie.
D'ailleurs, Mondo Cane et Mondo Cane 2 auront un tel impact que John Alan Shwartz reprendra plus ou moins le même principe dans le premier Face à la mort.
Sauf qu'ici, le film consiste à présenter un documentaire sur des morts réelles: exécutions, accidents de voiture, scènes de crime...

Même principe que dans Mondo Cane, Faces of Death est commenté par une voix-off qui nous propose également de mener une réflexion sur le thème de la mort et des traditions qui l'entourent. C'est clairement un film de malade, particulièrement réaliste.
John Alan Schwartz fera donc sa petite pub, les morts présentées n'étant pas truquées... Pourtant, tout est faux et Face à la mort devra en partie son succès grâce à cette séquence d'un prisonnier condamné à la chaise électrique. Succès oblige, John Alan Schwartz poursuivra la saga en proposant de nombreuses suites (6 au total si je ne me trompe pas...).

Cannibal Holocaust, l'histoire: Une équipe de journalistes munie d'une caméra, se rend dans la jungle amazonienne à la recherche de vrais cannibales. Sans nouvelles depuis plusieurs semaines, le gouvernement italien envoie une équipe de secours sur place. Celle-ci retrouve alors le terrible témoigne vidéo de leur disparition...

Evidemment, de tels films (Mondo Cane et Face à la mort) inspirent d'autres concepts encore plus choquants. Dans Cannibal Holocaust, le réalisateur, Ruggero Deodato, décide de baser son film sur une histoire vraie. Pour cela, le principe est simple.
Des journalistes sont partis filmer une contrée cannibale inconnue. Sans nouvelles de leur part depuis plusieurs semaines, le grouvernement italien envoie une équipe de secours sur place.

Les journalistes ont disparu... Mais on a retrouvé une vidéo de leurs aventures racontant ce qu'ils ont vécu... Bienvenue en enfer !

Inutile alors de le préciser, la suite du film est une véritable boucherie. A tel point que l'on se demande quelles sont les véritables intentions du réalisateur...
Bref, toujours est-il que Cannibal Holocaust engendrera de nombreux films (souvent peu recommandables) sur des anthropophages assoiffés de chair humaine.

Le Projet Blair Witch, L'histoire: En 1994, 3 étudiants cinéastes disparaissent en randonnée dans la forêt de Black Hill au cours d'un reportage sur la sorcellerie. Un an plus tard, on a retrouvé le film de leur enquête. A ce jour, les 3 cinéastes sont toujours portés disparus.

Donc, vous l'avez bien compris, le Projet Blair Witch n'a rien inventé puisqu'il ne fait que reprendre le même concept que Cannibal Holocaust.
Seule différence, ce sont des étudiants qui ont disparu dans la forêt depuis plusieurs jours. On ne retrouve qu'une cassette vidéo, retraçant leur terrible expérience.

D'ailleurs, le film devra son succès grâce à son buzz sur le net et dans les médias: la vidéo présentée serait réelle... Evidemment, tout est faux.

Guinea Pig, l'histoire: Flower of flesh and blood= Après l'avoir kidnappée, un homme ligote une femme et entreprend de l'étriper méthodiquement
Devil's experiment= Une jeune femme sert de cobaye à une expérience inhumaine: 3 hommes la torturent pour tester ses limites.

Bien sûr, les expériences Mondo Cane, Face à la Mort et Cannibal Holocaust ne sont pas suffisants. Certains réalisateurs asiatiques ont envie d'aller encore plus loin.
Par exemple, pour Flower of Flesh and Blood, le cinéaste, Satoru Ogura, déclara avoir reçu une vidéo de la part d'un fan anonyme, montrant une jeune femme inconnue aux mains d'un samouraï complètement ch'tarbé.

Satoru Ogura ira voir la police et leur confiera la vidéo. La police enquêtera... En vain. Alors, vrai snuff movie ou coup de pub ? Difficile de répondre...
Dans tous les cas, les intentions de ce genre de film sont douteuses, d'autant plus que l'on se demande ce que cherche à démontrer ce genre de cinéma.
Devil's experiment reprendra par ailleurs le même principe, l'histoire étant un peu différente. Je ne m'attarde par sur ce volet de la saga Guinea Pig, l'intérêt étant tout de même limité...

Snuff 102, l'histoire: Dans une pièce vide, trois jeunes femmes sont cruellement torturées. A un autre endroit, une femme questionne un critique cinéma sur la violence, les images et leur signification.

Le meurtre, les tueurs en série sont évidemment des sources d'inspiration pour le snuff movie. Snuff 102 est un film argentin, qui joue encore une fois le documentaire réel, retraçant le calvaire et les supplices de trois jeunes femmes torturées puis massacrées jusqu'à la dernière goutte de sang.
A une exception près: l'une d'entre elle échappera à ce cauchemar...

Philosophy Of A Knife, L'histoire : Les exactions expérimentales d’une équipe de scientifiques japonais chtarbés sur des prisonniers pendant la seconde guerre mondiale.

En 2008, Andreï Iskanov réalisera l'un des films les plus malsains et les plus trashs de l'histoire du cinéma. J'ai nommé Philosophy of a Knife.
Le concept est simple mais néanmoins intéressant: Iskanov dénonce les barbaries et les atrocités commises dans le tristement célèbre Camp 731, une unité dirigée par des scientifiques japonais menant des expériences bactériologiques sur des prisonniers de guerre.

Philosophy Of A Knife s'appuie de vraies archives mais les séquences de torture sont tournées avec de vrais acteurs, décrivant avec un un grand souci de réalisme, les sévices infligés aux victimes.
Par ailleurs, Iskanov sera menacé de mort après avoir réalisé ce film... Comme quoi, il n'est pas toujours bon de réveiller certains sujets encore tabous.
L'Unité 731 en fait partie...

Voilà pour ce dossier consacré aux snuff movies, n'hésitez pas à faire part de vos impressions.

Eelsoliver