Alors que nous ne comptions descendre que jusqu'à Invercargill, un automobiliste zélé nous a conduites jusqu'à Bluff, la pointe la plus au sud de la NZ. De cet angle, ce n'est malheureusement pas visible sur le panneau, mais le Pôle Sud ne se trouvait qu'à quelque 4000 km...
Une fois de plus, ne vous fiez pas aux apparences... Murray, notre chauffeur n'était ni un tueur ni un pervers, seulement un ancien alcoolique qui a remplacé la bière par le coca light, s'enfilant 5 litres par jour de cette infâme cochonnerie.
Après une nuit à Invercargill dont nous n'avons pas vu grand-chose, notre addict au coca nous a promenées un peu, profitant de ses congés.
C'est ainsi que nous avons vu la «petrified forest » dans la Curio Bay, une sorte de Pompéi végétal visible seulement 4 heures avant et après la marée basse. Après une éruption volcanique à l'âge jurassique, une pluie chargée de silice (tiens tiens... on a dernièrement échappé de peu à la « petrified Europe »!)est tombée sur la forêt, pétrifiant les arbres en l'espace de quelques jours.
Une description très prometteuse... rendant la réalité très décevante.
Nous n'avions pas pensé qu'après 170 millions d'années (et d'érosion quotidienne par la marée!), il ne resterait plus que les troncs...
De près, un œil averti peut tout de même reconnaître le grain du bois.
Deuxième déception: une fois de plus, nous avons loupé les pingouins, ne pouvant pas nous permettre d'attendre la tombée de la nuit.
La véritable sensation du site, ce fut cela:
Une plâtrée de tagliatelle aux épinards? Non, des algues locales taille XXL.
Nous avons passé un bon moment hypnotisés à les regarder se mouvoir avec la marée qui montait.
Cela nous ayant ouvert l'appétit, nous sommes allés nous restaurer dans un adorable petit café
en pleine campagne avec vue sur les poules.
On se serait cru en plein pays d'Auge, les lamas en plus.
Après avoir traversé en voiture la magnifique région des Catlins (malheureusement pas de photos), nous avons atteint le point final de notre voyage en NZ: Dunedin, ville aux accents très écossais: on peut commander du haggis dans les pubs, c'est pour vous dire.
Une dernière excursion avant de nous envoler vers d'autres horizons.
Chantez en cœur avec nous: l'Otago peninsula à pieds, ça use les souliers... et les doigts de pied. Profitant du temps magnifique (qui n'est pas légion dans l'île du sud) avons longé la côte, alternant route et sable,
jusqu'à l'extrémité, où nous sommes arrivées peu avant la tombée de la nuit. Autrement dit au moment où les pingouins (quand j'ai une idée dans la tête...) étaient censés regagner leur nid... Nous avons attendu patiemment et silencieusement dans le froid: il ne s'agissait pas d'effrayer ces délicates petites bestioles. Voici le résultat de 45 longues minutes d'observation:
en zoomant, vous apercevrez au centre de l'image le ventre d'un pingouin solitaire.
Humiliant, isn't it?
Vexées, nous sommes montées dans le premier avion pour l'Australie en espérant que les pingouins de là-bas seraient moins capricieux...