34. Petite leçon de botanique et d'ornithologie

Publié le 15 mai 2010 par Melaniepiqpiq
Chose promise chose due... (cf post 22… vieux motard!) Même si vous ne l'avez pas montré, je sais que vous brûliez d'impatience de voir l'authentique wharariki (prononcer farariki):

Vous ignoriez que le koala faisait partie de la faune néozélandaise? Je vous l'apprends.


Si vous avez (re)lu attentivement le post 22, vous vous demandez très certainement pourquoi le nom occidental de cet arbre est « cabbage tree » alors qu'il ne ressemble ni de près ni de loin à un chou. Parce que dans les années 1770, les hommes de James Cook qui criaient famine ont eu la lumineuse idée de faire bouillir les feuilles de cet arbre, les mangeant comme des feuilles d'artichaut qui auraient soi-disant un goût de chou (on en apprend des choses en faisant du stop!). Je ne vous confirmerai pas, nous n'avons pas encore été réduites à de tels extrêmes, ayant (presque) toujours un paquet de pain au fond de notre besace. Le wharariki est un arbre très résistant qu'on peut planter n'importe où et qui est donc très pratique pour fertiliser un terrain difficile. Nick, un de nos hôtes de la pampa (cf post 23), vouait une telle admiration et un tel respect à cette espèce qu'il comptait le choisir comme motif pour son prochain tatouage. J'ai eu du mal à le croire au début (eh oui... après des années de « leg's pulling » j'ai perdu ma tendre naïveté) mais vu sa vive réaction quand je lui ai fait part de mon incrédulité (« are you kidding me? »), je pense qu'il était vraiment sérieux. Vous imaginez un Européen se faire tatouer un chêne ou un hêtre sur le mollet? Moi non Comme vous avez été très sages, vous aurez même droit à la photo d'un autre arbre natif : le fameux arbre à lin (harakeke en maori) qui fournit aux Maoris la matière première pour le tissage:


rencontré au hasard sur le bord de la route, un après-midi de stop


Attention! Un arbre natif peut en cacher un autre!


On en apprend des choses en faisant du stop, hein? Pas seulement sur la flore native, mais aussi sur la faune du terroir. C'est ainsi que j'ai appris à reconnaître quelques zoizos locaux, découvrant par exemple que le tui n'est pas qu'une marque de bière kiwie


...qui aura remplacé la Kölsch pour la durée de notre séjour en NZ. Bière très légère, comme toutes les bières kiwies


A l'origine, c'est un volatile natif bien reconnaissable à ses bouboules blanches dans le cou (Gilles, arrête de rire grassement et donne-moi plutôt le nom scientifique de la chose) et à son gazouillement de névrosé.

Cette vidéo n'est pas de première qualité mais donne déjà une petite idée.
Pour ceux qui n'arriveraient pas à visionner la vidéo:

Sinon, je vous ai déjà parlé du peu poli kea qui, contrairement à ce que son nom peut laisser croire, n'a pas été importé de Suède mais est bel et bien natif de Nouvelle-Zélande (cf post 30). A notre plus grand regret, nous avons dû partir sans avoir vu de kiwi à l'état sauvage... La mascotte nationale est en effet en voie de disparition et il est difficile d'en voir un spécimen autrement qu'empaillé ou au mieux dans une serre. En l'absence de mammifères prédateurs, les ancêtres du kiwi moderne n'ont pas jugé utile d'apprendre à voler à leurs rejetons... aujourd'hui, la nouvelle génération s'en mord les ergots (help Gillou, on dit ergots pour un kiwi aussi?!) Le kiwi est actif seulement de nuit afin d’échapper à ses nombreux prédateurs dont la majeure partie a été importée pendant les deux derniers siècles : furets, opossums,sangliers... Même les chiens et chats s'y mettent, c'est de l'acharnement. Cependant, malgré son air bête avec son grand bec et sa démarche de pingouin, c'est un survivor!! Figurez-vous que c'est le dernier représentant de son espèce des « flightless birds" en NZ. Son défunt cousin le moa n'a pas eu la chance d'être protégé comme lui, ayant été chassé jusqu'à son extinction il y a 200 ans.


une statue commémorative qui ne réparera pas l'erreur commise par les ancêtres.


Les Maoris, qui à défaut d'avoir le sens du repentir sont dotés de celui de l'humour, ont inventé une expression traduite en anglais par « as dead as a moa ». Je vous laisse réfléchir à une traduction satisfaisante en français...