Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.
Le bon Jean (de Bayonne) avait raison, car notre pêcheur a fini par attraper un poisson de taille honorable l'avant-dernier jour de notre périple. Il était temps.
Alors que je dévorais voracement mon San Antonio (improbable découverte dans une librairie d'occasion d'Airlie Beach) et Anke la fin de son Jane Eyre (ma prochaine victime) en front de mer à Cairns, il a savamment désentraillé, désarêté et découpé la bête
j'ai intérêt à faire gaffe à mon karma car je ne tiens pas à être réincarnée en poisson comestible
puis l'a faite cuire avec les 3 quarts d'une tête d'ail (autrement dit une dizaine de gousses) et du vin rouge, contribuant au vidage des fonds de bouteille et des placards du camping car avant sa restitution à la Car Rental Company.
Délichiousse, je ne vois pas d'autre mot. De plus, la protection anti-vampires est incluse dans le prix et assurée pour au moins 2 jours.
En guise de dessert (rons-nous la ceinture), nous avons dégusté les derniers Tim Tam. Vous ne savez pas ce que c'est? Un biscuit institutionnel en Australie, enrobé de et fourré au chocolat, de la trempe de nos Petits Ecoliers. Les traditionnels sont au lait, mais ils existent aussi en blanc, noir, crunchy, caramel, etc., bref, ils n'échappent pas aux tentatives de diversification commerciales alors que comme pour les Carambars, les Petits Lu etc, rien ne vaut les traditionnels (non?).
admirez cet impressionnant assortiment
La spécificité des Tim Tam, c'est qu'ils peuvent servir de paille dans une boisson chaude. La démarche à suivre est très simple: on en croque une extrémité, comme avec les Petits Lu, mais attention!!! Ne pas se précipiter voracement sur celle d'à côté, mais s'attaquer à celle d'en face en diagonale, et uniquement celle-là.
votre paille entièrement biodégradable est prête
Ensuite, on trempe le biscuit ainsi mutilé dans son chocolat chaud ou café ou ce que vous voulez du moment que c'est chaud, et on aspire par le moignon émergé...
L'erreur des débutants, c'est de vouloir aspirer trop longtemps. Fatal. En 5 secondes, le biscuit se désagrège et on le retrouve en bouillie au fond de sa tasse. Un carnage.
Au bout de 3 ou 4 essais, on commence à avoir un feeling pour gober le biscuit imbibé pile-poil avant qu'il ne fasse naufrage.
Pour la deuxième gorgée... on prend un autre Tim Tam. Pour la troisième gorgée, encore un autre. Et ainsi de suite jusqu'à la crise d'hyperglycémie.
Conclusion: tout cela n'est qu'un fin stratagème commercial qui incite le couillon de gamin australien (et la couillonne de touriste française, au passage) à s'enfiler la totalité du paquet en une fois pour pouvoir finir son chocolat chaud à la paille.
Puisque j'en suis aux spécialités australiennes, j'en profite pour vous présenter la fameuse « Vegemite ». Une espèce de pâte marron qui ressemble à s'y méprendre à du Nutella … jusqu'à ce qu'on en enfourne allégrement une généreuse cuillerée et la recrache aussi sec en courant aux toilettes. Sa composition: extrait de levure, eau et sel... Pas de risque de terminer le pot à la petite cuillère (ou encore mieux, au doigt) malgré (ou plutôt à cause de) les indéniables qualités nutritionnelles du produit. Le Vegemite se tartine avec parcimonie sur du pain, au-dessus d'une couche de beurre si on le désire (ça aide à faire passer la pilule). C'est l'équivalent australien du « Marmite »(rien à voir avec la casserole obèse: prononcer « marmaille-te ») dont les Anglais (et notre bouffeur de soja de la salle des profs) raffolent tant. Paraît qu'il y a une différence au goût et dans la composition. Pour moi, c'est du pareil au même: edible, but not enjoyable.
si c'était vraiment si infâme, il n'aurait pas un sourire si authentique... Remerciements à Mac Do (si si...) pour l'échantillon gracieusement mis à notre disposition.
J'en reviens à notre Dernier Déjeuner...
La peau du ventre bien tendue, nous nous sommes dirigés, la mort dans l'âme, vers la Car Rental Company pour restituer la Norimobile... L'enterrement de nos 10 jours de colocation...
Pensiez-vous que notre gentleman australo(non pas pithèque mais)-japonais pouvait nous quitter comme ça, sans une dernière attention?
Avec sa prévenance habituelle, il a jugé dangereux (pour nous-mêmes et pour autrui) de nous laisser livrées à nous-mêmes après son départ pour Sydney. Le camping car étant déjà rendu, il a loué un autre véhicule à 4 roues dans un supermarché pour nous déposer à un endroit où nous serions en sécurité et ne risquerions pas de troubler l'ordre public.
admirez au passage mon nouveau collier pur cristal (on en trouve partout ici, de toutes les couleurs) assorti à ce satané foulard.