Oui, oui, c'est le 15 du mois. Déjà ! Pour le moment, six autres commentaires de lecture sur le site collectif La Recrue du mois :
Folie incontrôlable - Mylène Durand
À travers les yeux de l'autre - Lucie
Passeport pour la décadence - Julie
La rupture du point de vue de l'homme - Phil
Fol allié : faut le lire - Anick
"À la folie et à la douleur d'une profonde blessure d'amour" - Caroline
Au coeur d'un "moi" - Venise
J’avais des attentes vis-à-vis ce récit ; l’auteur est sympathique, la maison d’édition est nouvelle, le livre est esthétique, et je raffole du titre.
Tout récit au « je » est risqué, à mon avis. On clique ou non avec ce « je », ça passe ou ça casse. Je ne sais pas si vous me voyez venir mais le lien de sympathie avec le protagoniste ne s’est pas noué avec moi. Au lieu d’éprouver de la compassion, les jérémiades continuelles ont fini par m’énerver. Ou pire, m’ennuyer.
La première question que je me suis posée pendant et après ma lecture est pourquoi cette sympathie n’a pas surgi avec moi ? Probablement l’émotion, me suis-je dit. Quand un ami s’épanche, que ce soit heure après heure ou page après page, de son impuissance à aimer, de sa peine, de sa colère, de la détresse vécue dans son enfance face à son père alcoolique, tu dois éprouver une émotion, ou sinon ...
Déjà qu’un tête-à-tête avec un homme et sa peine d’amour a quelque chose d’étouffant, si on y rajoute, ce qui m’a semblé un journal intime déguisé en « lettres à Alex », j’en suis arrivé à une surdose d’intériorité. Mes passages préférés furent les scènes où le « je » étais accompagné d’autres personnages, une aération bienfaisante de mes neurones. L’auteur décrit bien, il manie habilement l’image. Je dirais même qu’il en est spécialiste. Je me suis laissée emportée à certains moments.
Pour être honnête jusqu’au bout, je dois aborder une difficulté, celle que j’ai éprouvée avec l’omniprésence de l’humour. Je touche à un gros point, et si je l’apporte en dernier, c’est pour la difficulté de m’afficher comme un bizarre de poisson à contre-courant, puisque l’humour a la cote. Personnellement, cet humour très affiché m’a rarement décroché un sourire, je dirais même, qu'au contraire il a été jusqu’à déranger ces précieux moments d’accompagnement d’Éric dans ses émotions. Et hop, le jeu de mots me ramenait à une réalité drolatique et me sortait de l’intimité. Je confesse donc avoir manqué de compatibilité avec l’humour, parfois facile des jeux de mots, mais j’imagine que pour une personne qui l’a apprécié, ce récit a pris une toute autre teinte.