Aujourd’hui, Jean-Louis Borloo et Stefania Prestigiacomo, ministre italienne de l’environnement, signent un accord pour la protection du détroit de Bonifacio, situé entre la Corse et la Sardaigne. Cette signature est un premier pas vers l’interdiction du trafic de matières dangereuses et la création du premier parc marin international en Méditerranée.
Une première victoire pour la protection des océans
3 000 navires transitent chaque année dans les Bouches de Bonifacio, entre la Corse et la Sardaigne, dont 300 transportent des cargaisons dangereuses tels que des hydrocarbures, ou des produits chimiques (voir la classification de l’Organisation Maritime Internationale). Face au risque d’accident, les gouvernements français et italien ont entamé dès 1993 un processus de protection du site, notamment en interdisant le passage des navires ayant des cargaisons à risque battant pavillon français et italien.
Depuis 2008, Greenpeace a mené campagne, en mer notamment, pour réclamer le classement de ce site remarquable et particulièrement vulnérable en réserve marine, demandant d’étendre cette interdiction à l’ensemble des cargos dangereux quel que soit leur pavillon.
Le lancement aujourd’hui de la procédure de création du parc internationnal marin des bouches de Bonifacio est donc un signal positif, qui doit être le point de départ de la création d’un véritable réseau de réserves marines.
Aller plus loin pour un véritable réseau de réserves marines
Depuis minuit, aujourd’hui même, la saison de la pêche au thon rouge en Méditerranée est officiellement fermée, avec 1628 tonnes de prises déclarées pour la France.
Pour Greenpeace, en se basant sur les conclusions du comité scientifique de l’Iccat, organisation qui gère la pêche au thon qui estime qu’avec un quota de pêche à 8000 tonnes, on aurait eu une chance sur deux de voir le stock de thon rouge se reconstituer en 2022, cette pêche industrielle n’aurait jamais dû avoir lieu cette année,
Greenpeace demande toujours un moratoire sur cette pêche et la création d’un réseau de réserves marines, notamment pour que cette espèce menacée puisse se reproduire librement sur la zone des Baléares. L’Iccat, se réunira à Paris en novembre. Son comité scientifique a reçu mandat non seulement d’évaluer l’état de la population de thons rouges, mais aussi d’évaluer les possibilités de fermeture de la pêche sur des zones sensibles.
Un premier pas à été franchi en Méditerranée aujourd’hui. Dans la même dynamique qui vise à protéger nos océans, il serait inconcevable de ne faire que la moitié du chemin et de ne pas classer une zone de reproduction pour une espèce emblématique hautement menacée.