L’Italie remet son titre en jeu ce soir, face au Paraguay. Alors que de nombreux observateurs sont sceptiques sur la capacité de la Nazionale à conserver sa couronne, zoom sur l’un des joueurs le moins connu mais peut-être de le plus doué du squad de Marcello Lippi.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Riccardo Montolivo est né le 18 Janvier 1985, à Caravaggio, en Italie.
C’est un droitier, milieu de terrain, capable de jouer en milieu offensif, en meneur de jeu, en relayeur-organisateur, voire même en meneur de jeu reculé (à la Pirlo).
Habile des 2 pieds, il a une qualité technique très largement supérieure à la moyenne. Son principal atout est sa qualité de passe couplée à une excellente vista, qui font de lui un joueur particulièrement habile à orchestrer le jeu, et redoutable dans la dernière passe.
Il a également une excellente technique « à l’arrêt ». Yeux dans le dos, rateaux, coups du sombrero, talonnades… font de lui un joueur capable d’effacer ses défenseurs sans accélérer, un peu comme Zidane à son époque. Il est donc très difficile de lui prendre le ballon.
Il possède également une belle frappe, pas très puissante mais diaboliquement précise.
Enfin, c’est un joueur appliqué qui fait toujours attention à son placement, et capable d’interventions défensives propres.
En revanche, il est terriblement irrégulier, capable de s’enflammer un match, puis d’être transparent les 3 rencontres suivantes. De même, il a un physique assez léger, et se retrouve souvent en difficulté face à des équipes adverses de haut niveau, ou quand l’intensité physique du match augmente.
Il joue à la Fiorentina mais devrait rejoindre la Juventus après la Coupe du Monde. Il fait partie de l’Equipe d’Italie pour le Mondial 2010, où il porte le numéro 22.
LE PETIT PRINCE DE BERGAME
Riccardo Montolivo est formé à l’Atalanta Bergame, qu’il rejoint à 15 ans.
Il réalise ses débuts professionnels lors de la saison 2003-2004. L’Atalanta Bergame vient alors d’être rétrogradé en Série B. Plusieurs cadres sont partis, et l’entraîneur Andrea Mandorlini choisit de rebâtir l’équipe en s’appuyant sur le centre de formation.
Montolivo, l’une des pépites de la Primavera, qui a joué dans toutes les catégories de jeunes en Equipe d’Italie, se voit donner sa chance. Il réalise d’entrée de très bons matchs et s’impose vite comme le Maestro de son club. Le petit prodige de l’Atalanta participe à l’intégralité des matchs cette saison, est le principal artisan de la remontée immédiate de son club dans l’élite, confirmant ainsi sa réputation de grande promesse du football transalpin. Cette même saison, il intègre l’équipe Espoirs U21 d’Italie et devient petit à petit l’un de ses tauliers.
Le prodige italien fait ses débuts en Série A la saison suivante, toujours en tant que chef d’orchestre de l’Atalanta. Mais malgré une saison satisfaisante de sa part, il ne peut empêcher la nouvelle descente de son club, qui termine bon dernier de Série A.
Sa belle saison n’est pas passée inaperçue et il est dans le viseur des meilleurs clubs italiens. C’est la Fiorentina qui parvient à s’attacher les services du Prince de Bergame pour quelques 6 Millions d’euros.
DES HAUTS ET DES BAS A LA FIORENTINA
Après une première saison « pour voir », où Cesare Prandelli utilise sa jeune recrue avec parcimonie pour ne pas le griller, Montolivo est promu titulaire définitif lors de la saison 2006-2007. Il fête sa promotion en marquant dès le premier match de la saison, d’un lob magistral face à Empoli. Il réalise par la suite une saison très satisfaisante, multipliant les passes décisives et montrant une entente excellente avec l’attaquant-star roumain Adrian Mutu.
Cette même saison, il est élu « Meilleur Espoir de Série A » et est convoqué pour la première fois en sélection nationale par Roberto Donadoni, pour un match amical face à l’Afrique du Sud.
Le néo-International confirme sa belle saison l’année suivante. Formant un duo complémentaire et très jeune au milieu de terrain avec Kuzmanovic, il s’impose définitivement comme le maître à jouer de l’équipe, et l’un des principaux artisans de la belle saison de la Viola, qui accroche la 4ème place qualificative pour la Ligue des Champions, après un duel au finish avec le Milan AC.
Devenu entre-temps un habitué de la Nazionale, il est convoqué dans la pré-sélection de 24 joueurs pour l’Euro 2008. Alors que l’on pense que la place du dernier exclu va se jouer entre Alessandro Del Piero et Antonio Cassano, Donadoni décide à la surprise générale de conserver les 2 attaquants, et c’est Montolivo qui fait les frais de cette décision, et qui rentre à la maison beaucoup plus tôt que prévu.
Gros coup dur pour le jeune joueur de la Viola, auteur d’une belle saison et qui croyait dur comme fer qu’il allait disputer sa première compétition majeure sous le maillot national.
Touché mentalement, l’Espoir Italien réalise un début de saison 2008/2009 très compliqué, se montrant peu inspiré et très brouillon. Mais malgré ses prestations bien ternes, Marcello Lippi, le nouveau sélectionneur italien, le convoque à l’automne 2008 pour des matchs de qualifications au Mondial 2010. Et même s’il joue très peu en match officiel, ce stage avec l’équipe nationale lui permet de retrouver confiance et motivation.
Montolivo réalise alors une 2ème partie de saison d’un très bon niveau et permet à son club de décrocher une nouvelle fois la 4ème place de Série A.
Il est à nouveau convoqué par Lippi pour la Coupe des Confédérations 2009. Mais barré par Andrea Pirlo, il ne dispute pas un seul match.
A nouveau auteur d’un début de saison 2009/2010 très décevant, notamment en Ligue des Champions, Montolivo commence à inquiéter sérieusement. Ses saisons en dents de scie et ses « disparitions » lors des matchs à gros enjeu sèment le doute, et l’ex-prodige de Bergame commence à se voir coller l’étiquette « d’éternel espoir ». Mais à nouveau brillant à partir de l’automne, il réalise une 2ème partie de saison très satisfaisante, décrochant sa place dans le squad italien pour le Mondial 2010.
Entre temps, il est devenu le capitaine de la Fiorentina, suite aux départs conjugués de Dario Dainelli et de Martin Jorgensen, les 2 premiers capitaines, et de « l’affaire Adrian Mutu », à nouveau accusé de dopage.
Mais il ne devrait pas s’éterniser du côté de Florence, et devrait rejoindre cet été la Juventus Turin, qui cherche à renouveler son effectif.
ATTRACTION ITALIENNE DU MONDIAL ?
La liste des 23 présentée par Marcello Lippi laisse nombre d’observateurs assez sceptiques. En effet, les meilleurs manieurs de ballons italiens sont laissés de côté (Cassano, Totti, Balotelli…) et beaucoup pensent que la Squaddra Azzura manque de talents individuels.
Dans ce contexte, Montolivo est sans doute l’un des meilleurs techniciens italiens présents en Afrique du Sud.
Lors du stage de préparation, les Italiens ont subi un rude coup avec la blessure d’Andrea Pirlo, le cerveau de l’équipe, qui s’est fait mal au mollet et est d’ores-et-déjà forfait pour les 2 premiers matchs du Mondial.
En son absence, c’est logiquement Riccardo Montolivo qui devrait intégrer le 11 en tant que créateur du jeu italien.
Le désormais plus-tout-jeune Riccardo (25 ans) voit là l’occasion de jouer au plus haut niveau et de se faire un nom à l’échelle internationale.
Mais ces matchs auront également valeur de test pour l’Italien, qui devra enfin prouver qu’il a le niveau physique et mental pour jouer au plus haut niveau. S’il y parvient, il sera sans doute l’un des grands joueurs italiens des 5-6 prochaines années. Mais s’il échoue encore une fois, il sera sans doute à classer dans la catégorie des grands espoirs italiens qui n’auront jamais explosé et qui seront restés « seulement » des bons joueurs de Série A.
Jeu de briques
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