Oui, I wanna réellement be Lourdes. Et là, je vous entends dire que je suis en plein délire mystique, dans un état tel que je n’ai pour autre ambition que celle devenir une ville sainte vouée à la virginité, une sorte de femme-fontaine où des tonnes de pèlerins, toujours plus nombreux, se pressent autour du saint robinet.
Que nenni bandes d’esprits tordus, loin de moi l’idée de me transformer en Lourdes, patrie de Philippe Douste-Blazy. C’est humide et pas forcément sain question hygiène mentale ; Bernadette sait de quoi je parle… Quand je dis Lourdes, je pense plutôt à l’infante des U.S.A., celle qui à l’état d’embryon était déjà une V.I.P ; elle que l’on respecte depuis sa première dent de lait et que l’on adule depuis son premier trench Burberry porté avec des chaussettes au niveau du genou, j’ai nommé : Lourdes Ciccone, Madonna’s daughter 1ère, Hollywood girl née, 13 ans au compteur et déjà icône des Teens.
Vous vous dites : oui, pourquoi pas... Etre fille de Madonna, c’est effectivement bien pratique si l’on veut décrocher un stage sur la prochaine tournée de Britney Spears. En dehors de ça, il n’y a pas de quoi se rouler dans une couette pour faire le nem sauvage au poulet mariné sur le parquet. Détrompez-vous mes chers amis, être Lourdes Ciccone, c’est bien plus que cela… Etre Lourdes, c’est finalement tout ce que vous n’êtes pas, et ça c’est bien dommage pour vous, croyez moi.
Lourdes ou la rébellion tranquille
A l’heure où le poil est l’ennemi juré de toutes les filles de la planète - en dehors des Allemandes et des Portugaises, mais ça c’est culturel, et on ne juge pas la culture des autres pays même si ces derniers sont loin de faire leur preuve en termes de glamour et de bon goût - , Lourdes Ciconne dit fuck aux poils des yeux*. Oui, elle a des sourcils, enfin un gros genre « ombrelle d’œil », et alors ? Depuis sa plus tendre enfance, Lourdes affirme son caractère latin, se fiche de la brigade sourcilière hollywoodienne et du qu'en dira Perez Hilton. Son sourcil, elle a en fait une marque de fabrique.
…Alors que vous êtes une vraie suiveuse ! Vous au même âge, c’était la guerre contre le poil, signe premier de votre féminité (mais pourquoi pas les seins, pourquoi ?!). Alors comme toutes vos copines, vous avez fait de la pince à épiler votre arme de séduction absolue ; il faut dire que le soutif 80A vous grattait plus qu’il ne soutenait vos pois chiches. Rappelez-vous, quand la pince à épiler tremblante et la larme à l’oeil, vous avez fini par vous faire un immonde trou au sourcil. Malgré votre lamentable excuse « Je voulais montrer mon amour à Dylan McKay de Beverly Hills 90210 », vous n’avez dupé personne : vous êtes une poilue point-barre… de sourcils !
* poils des yeux : expression consentie par l’informaticien à nez original qui a du mal à faire la différence entre un vulgaire poil de mollet et un sourcil. Pardonnez-lui, il est informaticien et pas membre de l’Académie Française.
Etre Lourdes, c’est naître avec la star attitude…
…et pas l’attitude de n’importe quelle star ! Tant qu’à faire, Lourdes écoute ses gênes et s’inscrit dans la pure lignée matriarcale. Alors quand on lui demande de jouer le rôle de sa « like a virgin » de mère dans le très réussi clip de Celebration, c’est forcément un carton. Fabuleuse "revival Madonna", elle est la copie conforme et parfaite de l’original. Voire bien mieux. La gestuelle, la moue, la beauté du diable, tout y est. Tremble maman, tremble…
De votre côté, maman tremblait aussi. Surtout quand elle vous voyait efflanquée d’une culotte Petit Bateau qui faisait une poche sur le derrière et d’un Tee-shirt Waïkiki, face miroir et cheveux dans le vent du sèche-cheveux en train de faire vos vocalises sur du Claude François. Et là, vous comprenez tout de suite les excès de Lexomil de votre conceptrice. Je sais, ça fait mal de se revoir dans le rétroviseur de la vie…
Lourdes, une artiste dans l’âme
C’est bien beau me direz-vous, de devenir Famous par génétique, et non Famous parce que l’on a du talent. Le piston, c’est toujours pour les mêmes. Sauf que Lourdes, c’est une artiste, une vraie de vraie. Pas une de ces Anthony Delon ou Sarah Biasini, la fille de Romy Schneider a qui l’on doit la très oubliable interprétation sur TF1 de Julie, Chevalier de Maupin dont plus personne ne se souvient (et dire qu’elle a fait l’Actor’s Studio…). Pour preuve, la jeune Lola – c’est son surnom - vient d’être acceptée à la très professionnelle Laguardia High School, l’école qui a inspiré Fame. Ouiiiiii, la série ! A elle, les cours de danse, musique, les un-dos-tres… et au bout du chemin la gloire et la reconnaissance. Glamourous future !
Mais atténuez donc votre haine contre les « enfants de… » Vous aussi vous auriez pu réussir si vos imbéciles de géniteurs n’avaient pas mis prématurément un terme à votre carrière. Vous vous revoyez encore à treize ans, virevoltant devant votre téléviseur en tutu rose (taille 10 ans qui vous conférait un look de Donald Duck avec votre ventre proéminent et coutures prêtes à exploser) tout en hurlant « Remember my name, Fammmeuhhh… ». Est-ce en vous voyant faire que vos parents vous ont fortement dissuadée de rejoindre le cours de Hip-Hop de la MJC des fleurs ? Maintenant que vous êtes adulte, on peut bien vous avouer la vérité : face à votre talent si… particulier, la MJC des Fleurs a refusé votre candidature, craignant de foirer son spectacle de fin d’année. Maigre consolation : vos parents ne sont finalement pas si abrutis que ça, ils vous ont protégée. Voilà une nouvelle qui va vous faire économiser bien des séances de psychothérapie familiale.
Lourdes, la spirituelle
Quand votre mère a décidé de refaire sa vie après un divorce même pas douloureux, vous ne savez pas pourquoi mais les palliatifs à votre paternel manquaient sérieusement de glamour. Jean-Michel, Philippe, Alain, Hervé, Patrick, tous avaient en commun, en plus de prénoms datant de l’avant-guerre, des goûts plus que douteux : moustache, toison Chaussée aux Moines, écharpe du PSG pour les sorties du dimanche ou sacoche marron en guise de sacs à main - vintage années 80 soit dit en passant -.
Pour Lourdes, le défilé est différent. Avec une mère couguar parmi les couguars, ses beaux-pères semblent tout droit sortis de chez Elite. Et que dire du petit dernier, Jesus ?! Arggg, Résouuuuuus… (NdA : Jésus avec l’accent). Avec un prénom pareil, une telle gueule d’ange et ce sublime corps de dieu grec, il n’y a pas à dire : Dieu existe et son fils est béni !
Lourdes, l’assurance prévoyance de ne rien faire... ou pas grand-chose
Parce que ce qui demeure le plus intéressant pour les jeunes vénales que nous sommes dans le fait de vouloir devenir Lourdes, est certainement cette tranquillité financière. Je m’explique, elle peut avoir l’intelligence d’un cochon d’inde, le physique d’un cachalot ou le dynamisme d’un marsupial sous Tranxène, Lourdes a un avenir bancaire qui s’annonce plus que radieux. Parce qu’elle est la fille de Madonna, elle dispose à ce titre d’un catalogue de chansons bankable à mort, véritable passeport pour ne rien faire à part du shopping et le tour du monde des spas et des Pacha Club. Pour s’en persuader, il suffit de regarder l’exemple de Claude François Junior, qui n’a pour d’autre mérite que celui de soigner son blond filasse et ld’exploiter l’image de son père.
Il est clair de votre côté, l’affaire est moins reluisante. Horaires de bureau : 9h-12h30 / 14h – 18h30, cinq semaines de congés payés par an et des tickets resto à 4,70 euros, on peut rêver mieux… ou pire ! Vous pourriez être comptable à permanente ou informaticien à tee-shirt col rond sous chemise à carreaux. Ouf ! Finalement, à relativiser, vous aussi vous devenez spirituelle : Dieu existe et vous a donné l’ignorance du Php et des comptes d’exploitation analytiques. Allelluia !!!