Mon pere

Publié le 14 juin 2010 par Pjjp44

"Et tu as pénétré ton visage - lumière
Au fond d'un rêve dingue
Où je te regardais danser une dernière fois
Heureux mais fatigué

Pour une famille de singes
Qui attendait ta mort

Comme on attend l' incroyable

C'est
sûr que t'étais beau dans ta robe de chambre
Au milieu de tes remèdes
Malade, oui, peut-être
Mais tellement vivant jusqu'à la dernière goutte

De sentimentalisme
De caresses noueuses
"Allez , viens ici, mon fils "
C'est la
nuit qui te porte , c'est la nuit qui t'emmène
Quand tout se fait image

Dans ces nuits de paumage
Tu entrouvres la porte, on entre et tu nous serres

Bouée de sauvetage

Ultime sémaphore
Rescapé dans un monde perdu

Tu viens tout doucement dans mon égratignure

Et tu la sèches bien

Souriant aux éclats
Dans ta mort vivante , tu retraces ma vie

Quand je me blottissais
A la sieste-dorlote
Et que tu m'appelais "Allez, viens, Rhiinne"
C'est sûr que t'es
pas mort et que tu te balades
La nuit, dans notre tête
Tu arpentes le sable
De nos consciences molles et tu deviens prophète
Pour chacun d' entre nous
Tu apportes la joie
Et cette envie de te rassembler
C'est sûr, si tu
avais eu tous les enfants du monde
S'ils t'avaient eu comme père

T'aurais trouvé le moyen

De les aimer chacun, chacun pareillement
Tu étais de la race

Qui n'a plus de racine
Rescapé dans un monde perdu
"Allez, Rhiinne..."

-Morice Bénin-