Les circonstances font que, disposant de quelques jours entre deux obligations, je me retrouve à la montagne, seul. Lectures, marche, etc.
Il y a quelque chose de fascinant à voir comment, très vite, dans ces conditions, les parasites de la vie se détachent de soi, comme des monstres marins qui seraient agrippés à la quille du navire et qui lâchent prise l’un après l'autre, et on se sent alors plus libre, plus léger, fendant l'eau avec un cap sûr.
Et puis l'autre chose, fascinante: je refais des rêves. Pas seulement la nuit. Il me vient à toute heure des projets optimistes.
Tandis que vous savez comme c'est, dans l'enchaînement des petites contraintes quotidiennes: il semble que rien ne puisse plus arriver, que tout va se répéter jour après jour, année après année, que rien de neuf n'adviendra plus, jamais.