Origami

L’art de plier et replier avec précision et grâce pour créer des formes aussi subtiles que ressemblantes s’invite dans les petits papiers des créateurs, et vient pavaner massivement sur de nombreux défilés.
En regardant la nouvelle collection de Sandra Backlund pour l’hiver prochain, je me suis bizarrement remémoré mes longues heures de cours de maths en terminale où je m’étiolais sans aucun intérêt avec pour seul but et espérance la sonnerie de fin de cours. Comme quoi les canaux de la mémoire sont bien sinueux… En fait pas tant que ça, puisqu’un copain très amoureux d’une japonaise avait décidé de s’immerger totalement dans la culture du soleil levant ; ayant pris en pitié de mon ennui, il m’initia à ce qui devint sa passion au-delà de son amourette : l’origami ;
Emerveillée, je découvrais que moi, deux mains gauches, avec un trait et une maîtrise de tracé dignes du meilleur niveau de CE2, j’étais capable de créer de ravissants cygnes et de délicates fleur de lys en m’appliquant à de minutieux pliages (depuis, le cygne a disparu dans les méandres de ma mémoire...).
Ce ravissement pour l'art du pliage a été entériné, après un chagrin d’amour, où le visage en berne rue Bonaparte, un vieil américain qui observait ma peine depuis un moment m’offrit un petit papier avant de partir, un petit éléphant en origami, pour « tromper » mon chagrin, me dit-il avec un joli sourire. Ce petit éléphant, je l’ai toujours.
Depuis, je vois en cette technique minutieuse bien plus qu’un art, un pouvoir magique et renversant d’effacer l’ennui et le chagrin et qui recèle dans ses plissés de mystérieux secrets qui parlent de sérénité, de bonheur et de perfection.
ORIGAMI
Sandra Backlund P/E 2010