Le Condor : roi des ciels andins
Qui est le roi des ciels andins ?
Son territoire s'étire tout au long des Andes, depuis la Colombie jusqu'à la Terre de Feu, au sud du Chili. Cependant, c'est dans le Canyon du Colca, près d'Aréquipa, au Pérou, qu'il est le plus abondant.
Le mâle peut peser 12 kilos et mesurer de l'extrémité du bec jusqu'à l'extrémité de la queue 1.30 mètre ; son envergure en vol peut être de 3.50 mètres et il peut voler à une altitude de 7000 mètres à une vitesse de 55 km/h en conditions climatiques favorables.
Le Condor est monogame, c'est-à-dire que quand il choisit son couple, il le fait pour toute la vie. On dit que même quand son compagnon meure, il ne s'unit pas à un autre.
Sa vision incroyable lui permet de distinguer son aliment à 10 km à la ronde. Il a une prédilection pour le rouge, car cette couleur réveille ses instincts de consommation.
Ses grandes et larges ailes lui permettent de voler comme un planeur en profitant des courants d'air.
La nature l'a doté des outils indispensables pour survivre dans les hautes altitudes et les dures conditions andines et pour sa fonction nécrophage.
Le Condor possède une résistance incroyable à la faim et à a soif, et peut passer un mois et demi sans manger, tout en conservant toute sa vigueur. Il est capable de voler plusieurs centaines de kilomètres à la recherche de son aliment, et à l'habitude de manger jusqu'à la saciété, à tel point qu'il a ensuite du mal à voler.
Il est prouvé qu'en captivité il peut vivre 85 ans, et en liberté plus de 100 ans! La fin du Condor, selon la tradition, est pour le moins étrange : à la fin de sa longue vie, le Condor se sent fatigué et faible ; il pense que sa vie n'a plus de sens, et opte pour la fin préférée de sa race et pratiquée depuis des millénaires. Il vole jusqu'à l'altitude la plus haute possible puis descend en piquée à une vitesse extraordinaire pour finalement s'écraser contre la face rocheuse d'une montagne, donnant ainsi fin à un siècle de règne dans les ciels andins du Canyon le plus profond du monde, le Colca.
Le Condor dans l'antiquité
Dans l'Empire Inca, le Condor, ou “Apu Kuntur” était considéré comme une divinité très spéciale. Il avait surement des temples spéciaux pour son culte, semblables à celui du Machu Picchu.
De nombreuses légendes existent autour du Condor. La tradition raconte que dans la cours des Aqllawasi, la Maison des Vierges du Soleil, était tombé un Condor mort, fait qui s'interpréta comme l'annonce de la fin du Tawantinsuyo, l'Empire Inca.
Aujourd'hui, le Condor n'est plus considéré comme un Dieu par les Andins, mais garde toujours des caractéristiques supérieures, ou divines.
“La Fête du Sang”
Certains villages continuent de célébrer annuellement la “Yawar Fiesta”, ou “Fête du Sang”.
Le jour suivant, on réalise une autre cérémonie pour libérer le Condor, qui est amené à une montagne proche et laissé en liberté inconditionnelle.
La “Yawar Fiesta” est une forme de rendre hommage au Condor, mais est aussi une forme de revanche du monde Andin, représenté par le Condor, contre l'humiliation de la conquête et des espagnols, représentés par le taureau, animal importé d'Espagne.
Les gardiens du Trésor
Dans les villages du Canyon du Colca, les anciens racontent que les Condors sont les esprits des guerriers incas qui furent sacrifiés, momifiés et enterrés dans les tombent cérémonielles qui se trouvent tout au long du Canyon, avec la croyance qu'ils protégeraient les trésors d'or et d'argent que les Incas cachèrent dans le Colca, pour que les Conquistadores espagnols ne puissent pas les trouver. Les Condors vigilent jalousement et survolent sans fin le Colca, pour veiller incessamment pour garder la magie et le mystère qui entourent ce trésor inconnu des Incas.
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