Vu hier soir sur M6 dans l'émission "Zone Interdite", un accro au sport. L'occasion de revenir sur un phénomène totalement comparable à une addiction traditionnelle, type drogue ou alcool. Dans le reportage proposé par M6, on retrouve Olivier, père de famille, dont la vie ne tourne plus qu'autour de la course à pied.
A 22 heures, lampe frontale fichée sur la tête, après sa journée de travail, il part courir : "Là je suis dans ma bulle, je vais très très bien là... Cela fait 40 minutes que je cours, c'est un bon moment..." Olivier explique lui-même le phénomène qui lui sert d'anti-stress après une journée difficile : "C'est le meilleur anxiolitique du monde. Et c'est plus naturel que les drogues. C'est lié à la libération d'endorphines..." Cette hormone du plaisir que connaissent bien les coureurs à pied notamment, mais pas seulement. Le témoignage de l'épouse d'Olivier est symptomatique, elle insiste bien sur la difficulté de son mari à reconnaître le fait qu'il soit addict à la course à pied : "C'est comme de demander à un fou, s'il est fou..."
Le Docteur Velea, psychiatre et addictologue à l'hôpital Marmottan (Paris), détaille le principe de cette addiction. "La pratique excessive du sport apparaît comme une récente addiction sans drogue. Comme d'autres comportements addictifs, on peut considérer que l'addiction sportive commence par des excès, par la recherche de sensations de plaisirs et désinhibition à travers la pratique sportive qui va aboutir à l'installation d'un besoin irrépressible et dans certains cas, des signes de sevrage. La libération de l’endorphine et le bien-être lié à cette libération (phénomène souvent décrit chez les coureurs de fond et les marathoniens), l’augmentation d’une forte estime de soi (prise de conscience de ses capacités physiques et d’endurance, le constat des modifications corporelles qui implique aussi la description d’une composante dysmorphophobique récurrente chez les body-builders), l’apparition ou le développement d’une véritable compulsion n’étant pas cité en dernier. Il est souvent constaté que beaucoup de pratiquants addictés aux sports, ont souvent abandonné une addiction considérée comme négative (pour la plupart une forte dépendance tabagique, l’alcool ou la consommation des drogues). Ainsi, on voit des postcures qui centrent leurs projets thérapeutiques sur la pratique sportive (en France, le Château de Thianty)."
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