Les hommes et les femmes politiques appartiennent à une engeance vraiment à part : derrière les élans généreux d’une action collective pour le bien de la nation et du monde, se cache l’incommensurable ego d’individus pétris de suffisance et gagnés par le virus du « poussez-vous de là que je m’y mette ».
Dans notre pays jacobin qui frise la république bananière, les politiques de gauche comme de droite nous épuisent à davantage se préoccuper de leur fauteuil et leur trace dans l’histoire plutôt qu’à penser intelligemment le présent pour fabriquer l’avenir.
Deux historiettes françaises sont exemplaires de cette attitude d’investis de la république.
L’affaire Boutin et sa vraie-fausse mission sur la mondialisation à 9 500 euros par mois. Comment cette réactionnaire nationalo-familialiste pourrait-elle avoir un avis intelligent sur la globalisation économique ? Comment en ces temps de disette l’Etat français (c’est-à-dire nous) peut-il financer cette ménagère ? Heureusement, le Premier Ministre à couper à temps les vivres à cette tueuse de libertés.
Ensuite, l’affaire Darcos qui sans marocain après son flop aux régionales cherchait un lot de consolation, un bon salaire et un job pas trop fatigant. Donc, il convoitait le château de Versailles dirigé par Jean-Jacques Aillagon. Là encore, l’exécutif (pressé par l’opinion ?) a fait preuve de bon sens en laissant la présidence de l’établissement du musée et du domaine de Versailles à un homme compétent qui n’a pas démérité. L’ex-ministre de la culture, qui a dirigé Beaubourg, est un activiste de la valeur ajoutée au service de la société et non inféodé à un parti et à ses magouilles opportunistes. Jean-Jacques Aillagon ne sert pas la soupe ni les plats au pouvoir, il fait ce pour quoi il est payé : préserver un fabuleux patrimoine et penser un projet pour inventer demain.
Mais Aillagon n’est pas un politique, c’est un citoyen, un professionnel, à mille lieux des renflés des chambres et des ministères qui ne vivent pas dans le présent, sont incapables d’imaginer le futur et s’accrochent au passé pour exister…