Faire des infidélités à Mozart pour The Doors peut avoir du bon…M’ennuyant à mourir avec Nannerl, la soeur de Mozart, je quitte discrètement la salle pour rejoindre Jim Morrison dans When you’re strange, documentaire du cinéaste indépendant Tom Di Cillo.
Le film retrace l’histoire du myhtique groupe de rock uniquement à travers des images d’archives prises entre 1966 et 1971: extraits de concerts, d’interviews et d’enregistrements en studio.
Il n’y a pas à dire, Jim Morrison allumait vraiment le feu; provocations, drogues et scandales lui servant facilement d’allumettes. Le film met bien en lumière la singularité du groupe, pionnier dans la rencontre du jazz/blues et du rock, déchainant les foules sur scène et évoluant de plus en plus vers un esprit politique – dans un cadre historique pris entre l’assassinat de JF Kennedy, celui de Martin Luther King et la guerre du Vietnam.
La fascination est réellement là, grâce à un montage très réussi et à des extraits de live offrant le plaisir de ré-entendre Light my fire, The End ou When the music’s over… Les images livrées sont précieuses parce qu’elles permettent de rentrer dans l’esprit d’une époque, la construction d’un mythe, la créativité émanant de moments de chaos.
Une vraie fausse note cependant: celle des commentaires narratifs de Johnny Depp. On n’est plus dans Light my fire mais dans les Feux de l’amour (« Jim va mal mais son groupe le soutient », « Pam est triste que Jim soit avec une autre femme », « Jim se drogue un peu trop, le batteur n’a vraiment plus le moral »…) Dommage donc que l’histoire d’un groupe si insolent soit retracée à travers des commentaires si linéaires, qui entrouvrent les portes au lieu d’aller en profondeur.
When you’re strange offre malgré cela une excellente « perception » des Doors. Vous pouvez les franchir sans hésiter.