Cette collaboration spéciale nous vient de monsieur Joseph Bissonnette. Joseph est retraité de la fonction publique et aime bien le sudoku, le plein-air et le sentiment de plénitude qui l’envahit lorsqu’il assiste à un coucher de soleil après 2 Xanax et un whisky.
Vendredi dernier, mon épouse est décédée. Elle avait 84 ans. Nous nous sommes mariés le 18 janvier 1948. Nous avons passé plus d’un demi siècle ensemble. Je me suis réveillé ce matin, et elle était étendue près de moi, la langue sortie, morte pendant la nuit d’un arrêt cardiaque que nous n’avons jamais vu venir. Elle marchait 5 kilomètres par jour et semblait en pleine forme.
Ce fut un choc terrible pour moi. C’est encore tout récent, mais je peux déjà dire que sa mort est l’une des 3 pires épreuves de ma vie.
Monsieur Bissonnette n'en est pas à sa première épreuve.
Il y a aussi, bien sûr, cette horrible semaine de camping sur la côte Est des États-Unis en 1974, où il a plu pendant 6 jours consécutifs. Nos sacs de couchage étaient détrempés, et le poêle Coleman n’allumait plus à cause de l’humidité accumulée tout au cours de la semaine. C’était une aventure fort désagréable. Les moustiques étaient partout. Non, vraiment, une épreuve interminable. Au moins, lorsque votre épouse meurt, ça ne dure que quelques instants, et on s’en remet tranquillement, en allant mieux de jour en jour. Mais 6 jours de pluie? Dans une tente?
Attendez. Cette histoire me fait penser à l’abri de cuisine pour le camping que j’ai acheté en 1982. C’était pas montable. Des instructions écrites tout croche, des poteaux en aluminium de mauvaise qualité, une toile trop étroite. Qu’est-ce que j’ai sacré après ce ciboire d’abri de marde. J’ai bien passé au moins deux heures à essayer de le monter, en pleine canicule.
La mort de mon épouse est la quatrième pire épreuve de ma vie. À tout le moins dans le top 10. Je m’en rappellerai sûrement dans 5 ou 10 ans.