Magazine Cinéma
Les Mains en l’air
Réalisation et scénario de
Romain Goupil
Avec Valéria Bruni-Tedeschi (Cendrine), Linda Doudaeva (Milana), Jules Ritmanic (Blaise), Louna Klanit (Alice), Louka Masset (Ali), Jérémie Yousaf (Claudio), Dramane Sarambounou (Youssef), Hippolyte Girardot (Rodolphe), Romain Goupil (Luc)...
Synopsis
En 2067, Milana se souvient d'un épisode de sa vie, près de 60 ans plus tôt. Elle était alors en CM2, et fréquentait Blaise, Alice, Claudio, Ali et Youssef. Mais un jour Youssef, qui n'a pas de papiers, est expulsé. D'origine tchétchène, Milena risque le même sort. Se sentant alors en danger, les enfants décident de réagir. Ils prêtent serment de toujours rester ensemble et organisent un complot pour sauver Milana...
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Les Mains en l’Air
Laissez-vous porter, de 2067 où sur un fond blanc, géométriques lignes de construction Milana se souvient, de Paris, de sa classe de CM2, de ses amis surtout en cette année de 2009. Son aventure, son étiquette de sans-papiers dont elle se vit affublée elle ne l’a pas oubliée, incapable de vous dire qui alors présidait l’hexagone, elle se rappelle fort bien tous les événements de ce mois agité. La menace pesant sur elle et sa famille, ses amis compagnons de débrouille, les soirées passées à pirater et reproduire des cd et dvd, une véritable petite entreprise souterraine sise dans les caves et dont l’accès aux stocks de l’épicerie voisine alimente en boisson et autres matières premières nos gamins intrépides. Une collectivité à toute épreuve, les devoirs sont vite expédiés, grâce au net et à la solidarité collective.
Un bloc d’autant plus soudé que l’arrestation et l’expulsion de Youssef a glacé et déterminé la petite bande à ne plus jamais se laisser séparer.Romain Goupil tisse une aventure à hauteur de demi-bonhommes/femmes, il y inclut tous les ingrédients d’une vie, l’amour naissant même s’il est secret entre Milana et Blaise, la tension et la peur qu’il finit par retourner vers ses adultes inquiets de la disparition de leurs enfants.
Tout aussi intéressant et révélateur les réactions adultes, mais celles-là il nous est facile de les imaginer, ce sont les nôtres. Voulons nous obtenir un passe-droit comme Luc, refuser d’accueillir toute la misère du monde comme Rodolphe ou intransigeante comme Cendrine (Valéria Bruni-Tedeschi exceptionnelle jusque dans ses moments de doutes, de flottement pour mieux rebondir, avec un cœur gros comme cela..) refuser tout compromis accueillir, partager puisque nous le pouvons !
Chez les enfants, la résistance s’est organisée, ils possèdent leur propre maquis, leurs codes et un sens de la communauté bien à eux, vital et presque inné comme cette famille de rongeurs qui nait et vit là sous leurs yeux, passagers sans passeport…Ira-on un jour aussi leur en demander un à ces minuscules bestioles.
Oui un film succulent, la jeunesse de l’interprétation nous arrachant facilement un sourire, voire aussi une certaine émotion, la plus jeune des starlettes ira un jour j’en suis sur gravir les Pyrénées (gare à moi si j’y glisse une faute d’orthographe !) .
Romain Goupil a choisi de fabuleux ambassadeurs pour cette cause qui ne dit pas vraiment très fort son nom, mais nous sommes en 2067 et il ne s’agit que d’un inoubliable souvenir pour des enfants qui auront découvert la force de l’action passive !
Formidables images du dénouement !
Formidables images de deux souvenirs, l’un dans le cœur de Milana, puis dans celui de Blaise bien sur !
Chaudement conseillé
Excessif.Com "...Car, c'est l'une des originalités de ce film, Les mains en l'air privilégie le point de vue d'une bande de gosses hauts comme trois pommes, niveau CM2. Blaise, Alice, Claudio, Ali, Youssef sont les amis de Milena, la narratrice d'origine tchétchène, sans papiers. Mais..."
CritiKat.Com "...La force d’un prologue et d’un épilogue futuriste tient dans la capacité du film à rendre indigne les agissements de répression et d’expulsion que le gouvernement actuel entretient. Le regard des enfants permet déjà de dresser une absurdité de la situation mais le décalage temporel tient à confirmer le point de vue de l’auteur, que le débat pourrait devenir inacceptable jusque dans sa formulation, ce qui renvoie indéniablement à la question d’identité nationale ou autres irritantes formules. Reste une question pour le réalisateur : combien de temps faudra-t-il afin de prendre conscience de l’irrecevabilité de la situation ? Les Mains en l’air, en déployant un récit solide, tantôt joyeux et véloce, tantôt grave et sec, constitue une œuvre humaniste et militante – jamais l’un sans l’autre..."
Le Monde.Fr - "Les Mains en l'air" : enfants sans papiers, unissez-vous !
Le Site Officiel
CineMovies.Fr : Entretien avec Romain Goupil
"...Quelle était la nécessité du prologue et du final dans le futur ?
S’extraire de la gangue nauséabonde dans laquelle nous sommes plongés en ce moment, et qui fait que nous risquons de finir par réfléchir dans des termes inacceptables, d’entrer dans un débat dont il est évident que dans 50 ou 60 ans il sera considéré comme une indignité totale, dans sa formulation même..."
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