Dans l'Express (France) :
Laurent Saulnier, directeur des Francofolies de Montréal et vice-président à la programmation se confie sur l'avenir de la musique québécoise.
Désormais programmé au mois de juin et non plus en août pour attirer le plus grand nombre d'artistes européens, le grand festival de la chanson, cousin germain de La Rochelle, fait sa francofête jusqu'au 19 juin.
D'après vous, comment la musique québécoise a-t-elle évolué depuis dix ans? Et comment la France la perçoit-elle?
En bien ! Il y a eu émergence d'une scène musicale forte, imaginative et surtout sans tabou. Selon moi, la chanson en général s'est à la fois décomplexée et "déringardisée". Il faut aussi noter l'apport important des nouvelles technologies dans le son québécois - Par exemple, chez Yann Perreau, Orange Orange, Ariane Moffatt...
Quel avenir voyez-vous pour la chanson québécoise au Québec? Et en France? Et vice-versa ?
Qu'elle soit au Québec ou en France, la scène québécoise, incluant la chanson, est dans une phase d'évolution. Il y a d'un côté les artistes que l'on connait et que l'on aime - Karkwa, Malajube, Pierre Lapointe, Ariane Moffat. Et une nouvelle génération formée Monogrenade, Bernard Adamus, Patrick Pleau, Coeur de Pirate (voir sa Toy Session)... Voyant cette tendance, on se dit que l'avenir est bel et bien radieux !
La France a suivi le modèle québécois des quotas. Le Québec va-t-il suivre le modèle français dans sa lutte contre le piratage?
Non. Surement pas. La loi Création et Internet adoptée en France est déjà très (très) contestée. Tant que la loi n'aura pas été un succès et fait ses preuves, je ne vois pas que le Québec suivre dans les pas de la France.
Article de Gilles Médioni, L'Express (France) publié le 14/06/2010