A 62 ans, Marcello Lippi est appelé par ses fans à donner une dernière fois la possibilité à l’équipe italienne de remporter le mondial.
Tout autour du coach italien, alors que celui-ci commence la compétition à Cape Town ce soir avec un match contre le Paraguay, l’on entend des gémissements lointains. Pourtant au milieu de tout ça, Lippi tire des bouffées de son cigare plutôt avec dédain et péniblement écarte l’idée d’une quelconque panique.
Des joueurs-clef blessés, pas de stars, la pire formation d’attaquants d’une génération, des défenseurs incertains, pas de solutions de rechange et un capitaine qui est maintenant assez vieux et qui va finir sa carrière à Dubaï ? “Qu’est-ce qui se passe dans cette équipe ?”, semble être la lamentation générale. De quoi empêcher la multiplication des paris en ligne de coupe du monde 2010 en faveur de l’Italie.
Et la réponse revient toujours : “Lippi”. Si la nation y croit encore, c’est parce qu’elle croit dans le renard argenté et l’esprit de 2006. Ils se souviennent que c’était à la veille du tournoi qu’ils avaient demandé le renvoi de Lippi comme entraineur, après que son fils, Davide, un agent de football avait été impliqué dans le scandale italien des matches truqués.
L’Italie n’avait pas les meilleurs joueurs mais Lippi a fait d’eux la plus grande équipe mondiale.
“Nous n’avons pas de star, un Ronaldo, Messi ou Rooney, a concédé Cannavaro. Dans cette équipe, il n’y a pas de stars. Mais nous avons l’esprit d’équipe que nous avions en Allemagne il y a quatre ans. Je crois que nous pouvons faire quelque chose d’important.”
Sincèrement, l’idée de voir Lippi renouveler l’exploit avec une telle équipe semble aussi improbable que la scène qui verrait Paul Newman avaler 50 œufs bouillis en une heure. Mais c’est “Cool Hand” Lippi dont nous parlons. Personne, comme l’a déclaré Fergie, ne devrait faire l’erreur de le prendre à la légère.