“Quand on n’aime pas la vie, on va au cinéma. Est-ce...

Publié le 14 juin 2010 par Mmepastel

“Quand on n’aime pas la vie, on va au cinéma. Est-ce que le lien à la création d’art n’a pas à voir avec la difficulté d’être ? Comme si la vie avait besoin d’un écho, d’un ensemble architecturé de miroirs qui nous la révèle et nous l’éclaircisse.(…)

On peut emmêler sa vie à des oeuvres. Ce que l’on vit rencontre ce que l’on regarde, ou ce que l’on lit vient s’entrelacer dans la trame des perceptions réelles. Par exemple, une musique peu à peu s’associe, pour l’éternité de notre esprit, à un moment vécu. On peut s’y attarder, étirer l’instant dans l’oeuvre, l’y faire tant traîner que se tisse un lien mental insécable entre ce temps et la contemplation. On peut s’alanguir dans l’émotion qui naît, s’estompe, renaît, resurgit à chaque contact avec l’oeuvre.”

Alice Ferney, Paradis Conjugal, 2008.

Extrait de La Rose Pourpre du Caire, Woody Allen, 1985.