La décision du réseau de salles de cinéma « Utopia » de revenir sur sa décision de déprogrammation du film israélien « A cinq heures de Paris » est un heureux dénouement.
Il faut dire que les propos initiaux de l’une des fondatrices du célèbre réseau Arts et Essais pour appuyer cette décision de boycott étaient inquiétants puisque fondés, je cite, sur le fait que « les israéliens votent, ce sont eux qui ont élu un gouvernement d’extrême droite. Ils sont donc partie prenante de ce qui se passe ». Un argument que chacun pourrait considérer comme particulièrement imbécile car pouvant être retourné, par exemple en direction de palestiniens qui ont portés au pouvoir des forces politiques également peu recommandables. Malheureusement cette inclinaison spontanée du réseau Utopia n’est pas unique et, par exemple dans la musique, de nombreux artistes viennent d’annoncer, après le triste épisode des flottilles, de ne plus faire étape en Israël. C’est le cas des Klaxons, de Santana, des Pixies ou de Gorillaz sachant que le refus d’Elvis Costello de jouer en Israël, bien que lié à la situation à Gaza, remonte avant les évènements récents. Il y a bien entendu une différence de nature entre le refus de se déplacer en Israël et celui de ne pas accueillir des artistes ou des spectacles dans notre pays. A ce propos la décision du Festival Folklorique de Montrejeau en annonçant son refus d’inviter le ballet Hora de Jérusalem pour de pseudo-raisons de sécurité n’est guère acceptable. Alors que la moitié de la planète fait le voyage dévot en direction de Shanghai évitant au passage de demander des comptes à la Direction du Parti Communiste Chinois sur la question des droits et singulièrement de ceux des prolétaires chinois, je ne peux que trouver malsaine cette attitude à l’égard des artistes…