Un blog parfois ça sert à faire partager ce qu’on pense, instruit de mille petites anecdotes, dont les origines relèvent souvent des mêmes problèmes, auxquels on finit par imaginer quelques solutions.
Ce billet s’adresse à tous ceux, publics ou privés, qui m’ont fait part de leur désarroi face à la rapidité d‘évolution des TIC, à leur sophistication croissante et à leurs difficultés personnelles à s’adapter à toutes ces évolutions.
Je livre donc 10 petits conseils amicaux, que je crois utiles et que je m’applique à moi même, autant que possible, sans me prendre pour un modèle.
- Reprenez vos esprits : vous maîtrisez très bien les ordinateurs !
Le monde du tourisme ignore une chose fondamentale : il est composé de gens (dans les offices de tourisme, les CDT, les CRT, les hôtels, les hébergements divers, les structures de loisirs…) qui sont confrontés aux ordinateurs et aux TIC plus que dans la plupart des domaines.
Les inquiétudes, voire les angoisses qui surgissent de temps à autre par rapport à la mise en place d’un nouveau site web, d’une nouvelle procédure de saisie des données ou l’installation d’un nouveau gadget d’audioguidage ne devraient pas vous toucher autant.
Même si certains, parfois, peuvent se sentir largués, ils le sont, globalement, bien moins que la moyenne.
Il faut mieux faire valoir cette compétence, notamment auprès des élus et de certains prestataires à côté de la plaque. Il devient inadmissible d’accepter un diktat émanant d’un attardé du Web ou de l’informatique (suivez mon regard…). - Soyez seuls maîtres de vos temps de distraction
Autrement dit, essayez de ne pas subir les mails intempestifs, les messages facebook, les tweets et tous ces trucs parasitants qui nuisent grandement à la concentration. C’est ce que les américains appellent le déluge de données (date deluge) et cela affecte notre cerveau, si l’on en croit cet article du New York Times.
Je donne trois trucs efficaces : connectez-vous à Facebook seulement à des heures bien précises et pas plus de 3 fois par jour durant les heures de travail, laissez votre chat ouvert uniquement pour les conversations pros, et paramétrez votre boîte mail pour qu’elle relève les messages seulement toutes les heures. C’est largement suffisant pour rester réactif et plus que nécessaire pour rester productif et serein. - Tâchez de résoudre les problèmes d’abord par vous mêmes
Réflexe classique : “tiens ma page d’accueil ne s’affiche pas comme d’habitude, ça doit être un bug, vite il faut que j’appelle quelqu’un”. Savez-vous que dans 80% des cas, le “problème” peut être résolu par vous ?
Commencez donc par remplacer le mot “problème” par “question”.
Ensuite consultez les systèmes d’aide qui sont quasiment toujours prévus par les concepteurs.
Enfin acceptez l’idée de vous confronter à une “question” pour essayer de la résoudre par vos propres moyens. Au début ça sera dur et puis… vous vous améliorerez ! - Informez vous sans vous éparpiller
La veille peut se révéler déprimante quand elle consiste à s’abonner à dix flux d’actualités différents qui, constamment, vous arrosent d’informations prévoyant la fin du monde si vous ne faites pas ceci ou cela.
Organiser sa veille consiste avant tout à sélectionner ses sources : privilégiez celles qui ne se contentent pas de répercuter des communiqués de presse ou qui expriment des points de vue du type “j’aime, j’aime pas” (soit le degré zéro de la réflexion).
Puis ne sautez pas sur tout ce qui bouge : laissez mûrir certains sujets pour faire la part des choses entre ce qui relève de l’effet d’annonce (quelqu’un a réussi à faire un “truc” mais n’a pas encore réussi à le déployer vraiment, quelqu’un prétend savoir faire quelque chose, quelqu’un a entendu quelqu’un dire qu’il avait réussi à faire quelque chose…etc.). - Forgez-vous une opinion propre
Prenez le temps de réfléchir et, surtout, de discuter. On l’a bien vu dans les rencontres récentes : c’est seulement dans le cadre d’un débat mené à partir de contributions solides que l’on peut décider d’orienter sa stratégie dans tel ou tel sens. En ce moment, l’enjeu est de réussir à se positionner par rapport aux questions de mobilité.
Vous devez avoir, sur ce sujet, votre opinion propre.
Les éléments dont vous disposez sont les suivants : le comportement que vous observez chez vos clients, le comportement de vos équipes, le comportement de vos proches.
Bien sûr il s’agit d’anticiper, mais quand, par exemple, vous voyez des iPhones sortir de tous les côtés à la moindre occasion, vous devez interpréter le signal…
Un autre exemple, pour ce qui me concerne : je m’aperçois que, à l’instar d’une grande majorité de personnes, je ne tape plus les url dans la barre d’adresse. Je tape le nom dans Google… Ca m’interpelle à la fois sur la construction d’une marque et sur les stratégies de référencement. - Lisez les procédures et les modes d’emploi avant de foncer tête baissée
Les outils du web et mêmes ceux qui sont développés pour vous ne peuvent pas tout. Les logiciels et les machines ont ce point commun avec les humains : elles ont des limites. Lisez donc quelles sont les limites des outils que vous avez entre les mains avant de commencer à vous en servir. Ca évitera bien des désagréments… - Servez vous des statistiques en plus de votre expérience personnelle
Ce n’est pas une contradiction avec le point 5 : le web, c’est le monde des chiffres. Ils ont l’inconvénient d‘être difficiles à analyser et l’avantage d‘être parfaitement objectifs.
Je suis toujours frappé par ces stratégies marketing qui ne se servent pas des chiffres des Google Analytics et autres Xiti.
Par ailleurs, les nombreux outils d’analyses des performances d’un site sont encore sous-utilisés. Pourtant, ils permettent de répondre à des questions comme : “les internautes trouvent-ils que mon site est facile à utiliser ?”, “Sur quelles parties de mes pages les visiteurs cliquent-ils le plus ?”, “Quelles bannières préfèrent-ils ?”, “Quels sont les textes qui font le plus vendre ?”, etc.
Pensez-y avant de refaire vos sites ;-) - Ecoutez vos clients
… donc débrouillez-vous pour les faire parler !
Pourquoi pas plus d’enquêtes de satisfaction appliquées au web ? Pourquoi pas plus de sondages ?
Vous êtes souvent, pardon de le dire aussi brutalement, en situation de soumission par rapport aux évolutions des TIC. Dans le tourisme, on subit trop la loi de Google, d’Apple, de Microsoft. Par contre on n’interroge quasiment pas nos clients-touristes : qu’est-ce qui leur plaît le plus dans nos sites ? Est-ce qu’ils vont à la plage ou en rando ou au musée avec leurs gadgets technos ? - Testez avant d’acheter
L’effet “Wahou” est encore trop répandu. Une nouveauté sort. C’est censé faire telle ou telle chose. La page d’accueil a l’air sympa et promet monts et merveilles. On s’inscrit en deux clics et on crée une bricole en deux minutes. Wahou !
Mais, désolé, ça ne s’appelle pas tester. Beaucoup d’outils “Wahou !” finissent à la poubelle au bout d’un an.
Donc, ça vaut le coup de tester et aussi d’aller voir chez ceux qui sont déjà confronté à la solution ce que ça donne, en vrai, avec du recul.
Pourquoi croyez-vous que la moitié des blogueurs de etourisme se sont achetés un iPad ? C’est pour le tester évidemment ! (pas vrai les gars ?) - Investissez régulièrement
C’est mon ultime conseil. Ne vous laissez pas larguer. Le coût humain est trop important derrière. Même modestement, il est important de se confronter à des outils nouveaux, de se former à leur utilisation et de maîtriser, petit à petit, les modifications qu’ils induisent dans la relation avec les clients.
Refuser cette évolution, par principe et sans discuter de ses qualités et de ses défauts, revient à se replier sur soi et à se couper des autres.
Vous en pensez quoi ?