C'est opportunément que la blogueuse Écho politique vient pointer le doigt sur le bilan de l'Afrique du Sud de l'ANC. Que penser d'un pays dont un quart de la population masculine reconnaît "pratiquer" très tôt et massivement le viol. Dans quel état de déliquescence sans nom se trouve un pays qui se réclame de la démocratie quand il en est à admettre de tels crimes par incapacité à l'endiguer ? Comment continuer à vanter un modèle où le viol ne relève plus d'une criminalité marginale mais devient un véritable phénomène de société ? Un journaliste du Mail and Guardian a ainsi écrit récemment qu'une Sud-Africaine avait désormais plus de chance de se faire violer que d'apprendre à lire...
Il a toujours été très tendance et bon pour l'image de se montrer aux côtés de Nelson Mandela tant il incarnait la lutte pour l'égalité et la liberté. En réalité, Nelson Mandela a été un pacifiste courageux, un militant des droits de l'homme résolu, mais politiquement, une fois au pouvoir, un chef inconsistant et sans vision d'ensemble, incapable de faire front face à la corruption croissante au point qu'elle en a touché jusqu'à sa propre épouse.
L'Afrique du Sud, depuis la fin de l'apartheid a vu sa population s'appauvrir considérablement. Les Sud-Africains ont certes gagné la liberté, mais, sous la férule d'un parti communiste borné, l'ANC, leur bien-être a régressé.
Je n'ai jamais eu de sympathie pour les politiques de discrimination positive, et je les combats dans mon propre pays. En Afrique du Sud, dogmatiquement et idéologiquement appliquées, elles ont eu des conséquences désastreuses. Plutôt que de tout miser sur l'éducation, l'ANC au pouvoir depuis bientôt 20 ans a préféré imposer à tous les échelons de pouvoir des individus sur le seul critère de la couleur de peau. On peut aisément imaginer que le militantisme et les opinions conformes aux vues de l'ANC ont contribué à placer des individus à la solde de ce parti partout. Très libérale en matière de droits de l'homme, l'Afrique du Sud dirigée par l'ANC n'a jamais jugé que la sécurité étaient l'un des premiers d'entre eux. Ce pays bat donc des records de criminalité. Il a ainsi fait fuir un million de fermiers blancs, mais également des travailleurs d'autres pays africains qui escomptaient gagner mieux leur vie dans ce pays. A vrai dire, avec un taux de chômage qui frise les 40% de la population, des infrastructures dégradées (autoroutes défoncées, centrales électriques en panne), une corruption généralisée, on voit mal ce que ce pays a à offrir.
Et en parlant d'immigration, Johanesburg, capitale de la Nation Arc-en-ciel, comme on dit chez les bisounours, a vu de véritables pogroms anti-immigrés se produire, de véritables émeutes, en réalité.
Le silence des élites intellectuelles, médiatiques et politiques européennes, qui préfèrent se faire photographier avec Nelson Mandela et vanter la société multi-culturelle sud-africaine, est à cet égard saisissant devant la faillite de l'ANC.
Tout espoir n'est toutefois pas perdu. L'opposition libérale, qui n'a eu de cesse de dénoncer les carences du pouvoir en matière de santé, d'éducation et de criminalité, progresse. L'Alliance Démocratique, qui est également membre de l'Alliance Mondiale pour la Démocratie (à laquelle adhère le MoDem) s'est élargie. Issue d'abord de l'opposition démocratique blanche, elle a su se renouveler et est devenue peu à peu une véritable alternative multiraciale et démocratique. Elle conquiert peu à peu les voix de la bourgeoisie noire modérée, lassée des dérives de l'ANC et de sa démagogie.
En 2009, elle est parvenue à conquérir une province contre l'ANC qui les détenait toutes jusqu'à alors.
L'ardoise que va laisser la Coupe du Monde de Football dans un pays qui a d'autres chats à fouetter n'est pas prête d'arranger les affaires de l'ANC. L'opposition intransigeante de l'Alliance Démocratique lui vaut toujours plus d'audience. L'avenir dira si elle parviendra ou non à écarter l'ANC du pouvoir et à mettre ainsi fin à une gestion désastreuse du pays arc-en-ciel...