Nicolas Sarkozy, qui prétendait le 14 mars dernier avoir entendu le message des urnes, réaffirme pourtant sans complexe sa volonté de poursuivre ses contre-réformes ultralibérales en dépit de la colère de plus en plus forte des français. Notre président veut faire vite et en finir avec le droit au départ à la retraite à 60 ans.
De son côté, Eric Woerth, ministre du travail brandit le dernier rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR). Ce rapport prévoit un scénario catastrophe concernant le régime des retraites à l’horizon 2050 avec 115 milliards d’euros de déficit. La « Pérennité » du système par répartition serait donc « menacée ». Le débat tel qu’il est posé aujourd’hui ne fait qu’accroître l’incertitude sur l’avenir en se focalisant sur un seul critère, simpliste et inéquitable, la durée des cotisations.
Dans un contexte d’allongement de la durée de vie (14 millions de retraités âgés de 60 ans et plus et on en prévoit 22 millions en 2050), Une réforme de notre système de retraite est nécessaire, mais elle doit être juste et durable.
Nous considérons que plusieurs points sont incontournables et nécessaires :
le retrait de la reforme du gouvernement.
la retraite à 60 ans à taux plein sur la base de 75 % du salaire de référence
pas de pension inférieure au SMIC, qui devrait être porté à 1500€, et prise en compte de la pénibilité
l'indexation des pensions sur les salaires au lieu des prix
l'abrogation des réformes Balladur et Fillon (retour aux 37ans1/2 de cotisation…)
la consolidation des régimes de retraites complementaires.
le calcul des pensions sur la base des 10 meilleures années pour le privé et maintien des spécificités de chaque régime.
l'amélioration des dispositions spécifiques pour les femmes.
la validation des années d'études et de formation.
Cette réforme progressiste doit conforter le régime par répartition et s’appuyer sur la solidarité intergénérationnelle. L’émergence d’une nouvelle génération au travail est une priorité et le maintien des seniors dans l’emploi se fera au détriment des plus jeunes. Par ailleurs le niveau des pensions ne peut encore baisser et la réforme doit aboutir à plus d’équité.
C’est possible quand on sait que les gains de productivité ont permis de doubler en 30 ans la part du PIB consacré au financement des retraites, passant de 5,4% en 1959 À 11,2% en 1990. Il faut élargir les recettes alimentant la retraite. De nouvelles pistes doivent être envisagées. Nous proposons :
- d’élargir l’assiette des cotisations sociales à l’intéressement, la participation et les stock-options ;
- de mettre à contribution les revenus financiers des entreprises à la même hauteur que les salaires ;
- de moduler les cotisations sociales patronales en fonction des politiques d’emploi ;
- de supprimer le système des exonérations dont bénéficient actuellement les employeurs (plus de 30 milliards d’euros en 2009) ;
- d’augmenter le niveau des cotisations patronales.
- de relocaliser l’économie et investir dans des projets durables.
Ces mesures permettraient de financer largement la retraite à 60 ans pour tous, avec des pensions convenables et dignes.
Les organisations signataires sont aujourd’hui rassemblées dans un collectif local pour la retraite. Elles appellent toutes celles et tous ceux qui font le choix de la rémunération des retraites sur celle des actionnaires à les rejoindre pour agir ensemble.
Le collectif retraite de La Rochelle appelle à se rassembler à 10 heures le 24 juin à La Rochelle place de la préfecture pour manifester dans le cadre de l’appel national intersyndical sur la défense des retraites
APPEL POUR LA RETRAITE.
A 60 ans, avoir les moyens de vivre c’est possible !