Je ne sais pas si vous suivez le procès Kerviel. Personnellement les bras m'en tombent. Derrière ses lunettes de soleil, le James Bond de pacotille poursuivi par une nora de journalistes affamés. C'est aussi disproportionné que l'engouement pour une équipe nationale de football. Pire même, dirais-je. Insupportable.
Cet homme a joué avec le système. Sous l'oeil plus ou moins bienveillant de sa hiérarchie peut-être pas mécontente de s'en mettre plein les fouilles. Et le voilà porté aux nues médiatiques en un rien de temps. Depuis une semaine, les sites se bousculent pour nous citer, minute par minute les révélations des témoins à charge ou non et les grands mots des avocats. Au ban des traders, Jérôme Kerviel a décroché le pompon. Plus il serre les dents, plus les caméras l'observent. Le procès me semble d'ailleurs bien plus médiatique que réel. Comme dans un mauvais film dans une salle de marché. Que savoir ? Des banques spéculent et personne n'y met un frein. Un homme s'enfourche dans la brèche et il risque cinq ans de prison.
Il y a de la démesure dans Kerviel, il y a surtout de la démesure dans ce monde. Et chercher un bouc émissaire est encore trop simple. Notre société est incapable de se regarder le nombril, elle préfère voir par le biais d'un écran HD..ou non. Et les erreurs s'accumulent. Et l'argent coule, file, s'entasse et revient. Phénomène aussi virtuel que des amitiés sur Facebook. Quand aura-t-on le courage de dire qu'il faudrait changer les modes de vie et réguler un peu plus ce qui nous entoure? Simple sur le papier mais le papier glacé a un attrait bien plus fort pour l'esprit avide de sensationnel. Kerviel, Robin des Bois? La société a les héros qu'elle mérite.