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J’ai pris le chemin buissonnier
Entre les fleurs rouges
Les oriflammes sanglant
Trois brins de clochettes diaphanes souriaient dans l’extase d’un jour gris
La foule des grandes heures se pressait aux parvis d’espérance
Le nombre portait cœur à exulter
*
C’était juste avant que la pluie ne déverse larmes
Au revers d’un jour de gloire éphémère
L’espoir coulait avec les rimmels du bonheur
Aux jardins d’espérance nos pas s’étaient tus
*
Si loin sont les yeux qui se détournent
Si beaux les sourires au gîte de nuit
Refuge d’exils qui ne se disent plus
.
Quelquesailes déversent leur flot de mots
Sur des frondaisons nouvelles
Une plume se prête aux élans du Tout Monde
La voici
Elle boit à la source des éclats
Elle s’abreuve à la fontaine des paroles trop longtemps contenues
*
« Accroche à ton cœur
Un morceau de chiffon rouge
Une fleur couleur
De sang… »
*
Crie
Crie donc aux oreilles qui jamais n’écoutent
Les vers de dignité
Les couplets de pauvreté
.
Ô
Mains qui se dressent dans un ciel de potence
Gibets soyeux dressés de mains occultes
C’est au silence que le front s’élève pour crier son ardeur
.
Ô
Paroles si longtemps contenues aux barrages des peurs
Larmes ruisselantes dans des nuits solitaires
Un ruisseau d’allégresse suinte aux rives du printemps
Frêle bourgeon d’espoir
Tenu aux mains agitées
Entre deux volets
Deux fenêtres
Un vol de colombe
*
« Toi que l’on faisait taire
Toi qui ne comptais pas
Accroches à ton cœur
Un morceau de chiffon rouge »
*
Libres mots de fraternité
Sonnant en ricochets furieux entre pierres d’éternité
Drapeaux claquant au grand vent d’insurrection
.
Folle utopie posée sur les maux
Fragile parfum de liberté
Largué aux caprices de mai
*
Aux jardins d’enfance
J’ai pour une heure
Bu toutes les réjouissances
.
C’est fontaine d’eau pure
Dans une parenthèse du temps.
.
Manosque, 1er mai 2010
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