Duchamp avait tout compris à la récupération de l'image par la société de consommation, au nouveau statut de l'artiste qui, du seul fait de sa condition et non de sa production, pose son estampille sur ce qui doit être considéré comme artistique et de la bouillie pour intellectuels prolétarisés servie par les institutions culturelles. Le problème, c'est que Duchamp utilisait un fusil à un coup. Il a ouvert un placard que ses suiveurs ont pris pour un hangar. Les agglomérats de ficelle et de métal succèdent donc aux barbouillages sans un gramme d'innovation.
Du naufrage de cette nouvelle vague française, les seuls rescapés sont un américain : Duncan Wylie, auteur de vues d'immeubles effondrés qui, puisqu'il vit en France, se voit attrait à notre production nationale ; Guillaume Bresson qui peint des scènes d'agression dans des parkings germaniques et un Chinois dont nous avons perdu le nom mais qui transpose drôlement l'entassement de ses compatriotes et leur gavage dans un bocal de poissons rouges envahi de morceaux de sucre.
Franchement, le reste ne vaut pas tripette. Il faut se dire que les 40 sélectionnés (parmi 1.200 candidats semble-t-il ! ) sont davantage le reflet de la nullité du jury que celui des impétrants pour retrouver confiance dans notre jeunesse artistique.