Pour un peu, on ressortirait le vieux dicton… « Le football est un sport qui se joue à 11 contre 11 et où l’Allemagne gagne à la fin ». La Mannschaft n’a pas encore gagné la Coupe du Monde. Mais, dès son entrée en lice, elle a frappé très fort. Planter quatre pions à l’Australie, une équipe réputée solide, il fallait le faire.
Et de quelle manière ! On peut bien sûr discutailler un peu pour la forme. Noter par exemple que l’expulsion de l’attaquant australien Tim Cahill est sévère. Mais il n’empêche : entre ces équipe des deux hémisphères, sur la pelouse du stade de Durban, il y avait plus qu’une classe d’écart. Un monde. Le score reflète bien la physionomie d’une rencontre à sens unique.
Cette Allemagne « nouvelle génération », privée de son charismatique Michael Ballack, s’est montrée à l’aise dans tous les compartiments du jeu. Solides en défense (les Allemands n’ont presque jamais été mis en danger, si ce n’est sur un corner en tout début de partie), imposants en milieu de terrain (Schweinsteiger et Khedira ont littéralement fait la loi dans l’entrejeu), percutants en attaque, les hommes du sélectionneur Joachim Löw ont sans doute réalisé la meilleure prestation de ce début de Coupe du Monde. En se permettant, en plus, quelques déchets : l’addition aurait pu être plus lourde si Klose s’était servi de ses pieds aussi bien que de sa tête.
Ça semble si facile… quand c’est l’Allemagne
Du coup, évidemment, voir ce match avec un oeil français a quelque chose de frustrant. Ah, si Gourcuff pouvait orienter le jeu avec la même facilité qu’Özil ! Ah, si Ribéry pouvait réussir la même frappe que Podolski ! Ah, si Sagna et Evra pouvait centrer comme Lahm ! Ah si Anelka pouvait planter des buts de la tête comme Klose ! Et même sans en demander autant, si les Bleus pouvaient au moins se trouver et se projeter vers l’avant avec la même technique que cette magnifique équipe allemande.
Le pire, c’est que la chose n’est pas forcément impossible. Au niveau des individualités, notamment offensives, les Français valent bien les Allemands. A certains égards, ils seraient même meilleurs : Anelka à Chelsea a réalisé une meilleure saison que Klose à Munich. Et Ribéry, qui joue la Ligue des Champions avec le Bayern, devrait tout de même être capable de faire aussi bien que Podolski, attaquant du FC Cologne… Oui, mais voilà, l’alchimie y est d’un côté et pas de l’autre. Quand les Allemands semblent se trouver les yeux fermés contre une équipe difficile à jouer, les Français continuent à baragouiner leur football.
Évidemment, les premiers matches ne sont pas forcément à l’image du parcours global de l’équipe. Le Mondial de 2006 l’a bien montré. Mais tout de même, qu’on serait heureux de voir les Bleus se secouer comme cette Allemagne-là ! La dernière fois qu’ils ont étrillé une équipe par plus de deux buts d’écart dans un mondial, c’était… en 1998 : 3 à 0 contre l’Afrique du Sud, 4 à 0 contre l’Arabie Saoudite et bien sûr le 3-0 de la finale. Ça fait 12 ans déjà.
L’analyse de l’Équipe : l’Allemagne impressionne
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