La Commission Attali avait fait parler d'elle au début du mandat de Nicolas Sarkozy en faisant le point sur les mesures de libéralisation de l'économie française qui étaient urgemment nécessaires. Nicolas Sarkozy n'avait pas mis longtemps à enterrer ce rapport, comme nombre de dirigeants politiques français depuis la commission Rueff-Armand.
Le nouveau message délivré par la Commission Attali cette semaine est plus pessimiste encore qu'en 2007. Son président, Jacques Attali, a déclaré sans embages au Talkk Orange-Le Figaro, « Ce n'est pas un plan : d'austérité qu'il faut, c'est un plan catastrophe ! ». Il n'est plus question d'ajustements à la marge, comme les promesses de ne pas augmenter les dépenses publiques de plus de l'inflation. Ce qu'il faut désormais pour sauver l'économie française, c'est « appuyer sur le frein pour, dans les trois ans qui viennent, récupérer 100 milliards [de dépenses publiques en moins] ».
La menace de la faillite est de plus en plus présente selon les « sages » : « Le risque [de faillite] est là. Si les prêteurs commencent à douter de nous, les taux d'intérêt vont monter, et à ce moment-là on sera en faillite parce que nous n 'aurons plus les moyens de payer la dette ». Pour permettre le retour de la croissance, il faut enfin libérer l'économie française et européenne.
Un diagnostic partagé par le chroniqueur Favilla dans Les Echos :
« Si rien ne change, ça sera encore pire dans dix ans. La France comptera toujours près d'un actif sur dix au chômage, sa dette publique dépassera un an de production et, surtout, son rythme de croissance à moyen terme dépassera à peine 1 %. Le nouveau message de la Commission pour la libération de la croissance française, plus connue sous le nom de « commission Attali », diffusé dans son prérapport soumis hier au débat public, pourra sembler bien noir. Il est pourtant encore optimiste, car nous sommes à l'orée d'une crise des finances publiques sans précédent dans l'histoire contemporaine. Courez, camarades de la commission Attali, le vieux monde s'écroule derrière vous ! Avec vous, c'est la France tout entière qui doit se mettre en mouvement. [..] Le blocage essentiel n'a toujours pas sauté : l'incapacité des gouvernants à mener les réformes nécessaires. Ce qui se passe sur la question des retraites, que l'exécutif a enfin osé aborder après la paralysie des gouvernements Juppé, Jospin et Raffarin, n'est guère encourageant. Malgré les efforts déployés, on risque de ne pas aller jusqu'au bout de la réforme. Sur toute une série de dossiers, il faudra aller plus vite et plus loin »