Je me permets de mettre la 4ème de couverture qui résume on ne peut mieux ce magnifique livre :
Orphelin de ses parents tués sous les bombes, Zak n’en est pas moins inconsolable de l’anéantissement du Reich. Recueilli chez un oncle, il passe son adolescence après-guerre dans une petite ville d’Autriche. C’est là que vit Ilse, sa merveilleuse cousine, jeune poétesse et romancière promise au plus bel avenir. Chez elle, tout éblouit Zak, bien qu’il ressente de la haine pour ses engagements généreux, sa foi en la reconstruction, son idéal d’une autre
Allemagne…
Un jour, Ilse lui fait connaître l’homme dont elle vient de s’éprendre : Lenz, obscur poète roumain, juif désespéré, à peine rescapé de l’holocauste…
De la passion orageuse, sourdement destructrice, entre Ilse et le poète de l’ombre, Zak ne peut désormais que devenir, à son corps défendant – dans une fascination à lui-même odieuse –, le témoin et le dépositaire.
Dédié aux impossibles amours, aux mots qui renaissent de leurs cendres, à l’Allemagne du Mur et à celle de la réunification, aux écrivains qui espèrent et aux passions que l’Histoire ravage jusqu’à la consomption, Ordalie rend – aussi – hommage à deux figures mythiques de la littérature.
Je ne sais pas par où commencer tellement cette lecture s’est révélée riche et passionnante pour moi. Riche car il y a l’écriture parfaite de Cécile Ladajli qui m’était jusqu’alors inconnue. Une plume qui transcrit parfaitement l’amour idéaliste que Zak éprouve pour sa cousine et celui qui unit Isle et Lenz. A travers Isle et Lenz, elle fait revivre le poète allemand Paul Ceylan (1920-1970) et la poétesse autrichienne Ingebor Bachamnn(1926-1973). Deux artistes liés par l’amour des mots et par des convictions profondes sur l’Allemagne. L’amour y est dépeint sous toutes ses aspects : tourmenté, violent, jaloux, admiratif, exclusif …
Mais ce livre contient bien plus. En filigrane, il y a l’histoire de l’Allemagne d’après-guerre. Isle y voit un pays qui veut expier ses crimes passés et sur la voie du renouveau alors que Zak regrette l'époque du III ième Reich. De même, Ilse et Lenz ne sont pas d'accord sur la conception de la poésie et de sa finalité.
Je me rends compte que je parle très mal de cette lecture et que j’ai beaucoup de mal à trouver mes mots.
Ce livre m’a happée dès la première ligne et j’ai été conquise. Impatiente, troublée, j’ai lu le récit de Zak en apnée totale bercée par la correspondance si belle de ces poètes.
Un hymne à la passion, aux amours impossibles ou contrariés qui vous rongent, vous consument à petit feu ou qui vous donnent des ailes…
D’ailleurs c’est un coup de cœur pour moi…
Merci à Stephie pour ce livre voyageur, Leiloona, Mango et Lilly en parlent également (et leurs billets vous donneront une meilleure idée que le mien…)
"Je ne parlais toujours pas. J'avais envie de pleurer.De joie? De rage? Les deux. Elle m'aimait. Mais pas du même amour que moi.
(...)
Dans l'objectif, son corps était renversé. Ainsi offerte, elle rencontrait mon propre bouleversement. Celui que je ne pouvais pas vouer. J'avais alors dix-huit ans. Je serais bientôt un homme et je ferais bien mieux dans la vraie vie de de prendre des clichés de femmes."