Nil Editions (Février 2010) – 345 pp.
Titre original : The other hand (2008)/USA : Little Bee
En gros : Petite Abeille, jeune réfugiée nigériane, vient frapper à la porte de Sarah, journaliste londonienne. Elles se connaissent. Deux ans auparavant, alors que Sarah et son mari Andrew étaient en vacances pour essayer de recoller les morceaux de leur couple, Petite Abeille et sa soeur Nkiruka essayaient d’échapper aux hommes qui ont saccagé leur village. Leurs chemins se sont croisés, puis se croisent à nouveau; de décalages culturels en bribes du passé, leurs souvenirs s’alternent et se confrontent.
Comment je l’ai eu entre les mains : lu dans le cadre de l’opération Masse Critique de Babelio. J’avais adoré une publication de chez NIL Editions (L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S Spivet de Reif LARSEN) et j’étais curieuse de lire un autre roman de chez eux.
Impressions de lecture : oulala…
♣ Ca serait malhonnête que ne pas lui reconnaître certaines qualités, comme par exemple la révélation d’informations au compte-goutte au fil du roman, la construction en puzzle. Le développement du thème de la culpabilité. Mais, mais, mais… je n’ai pas accroché, du tout. Ce n’est pas faute de l’auteur qui multiplie les procédés pour retenir l’attention du lecteur (Petite Abeille qui s’adresse à nous, dialogues vivants, en phonétique pour retranscrire les accents, etc.).
♦ Deux élements en particulier m’ont gênée. 1 - Le PATHOS. L’auteur insiste lourdement sur le côté tragique, traumatique, de certaines scènes. Comme quoi la rétention dans le centre de réfugiés était horrible, par exemple. Certaines descriptions sont larmoyantes, des tartines de bons sentiments, ça chiale beaucoup, on se croirait dans un téléfilm diffusé un jour férié.
2 - La représentation manichéenne des genres. Sarah travaille dans un magasine féminin où la rubrique chaussure rivalise avec la rubrique crèmes anti-rides, et lui, Andrew, l’homme intelligent, sérieux, au Times. La femme superficielle, trentenaire, qui se pose des questions « existentielles » sur son couple, et l’homme aux éditoriaux politico-économiques brillants. Clichés et re clichés. Sarah est cruchasse à souhait, « Oh Andrew! », « Oh Charlie! » (leur fils). Et au delà du couple, c’est : Hommes = violents, lâches; femmes = courageuses, solidaires. J’exagère à peine en disant que c’était les méchants et les gentilles. Et les nuances, on en fait quoi? C’est en option, visiblement.
Je le recommande : à mesdames les lectrices de magasines féminins et à vos amies les ménagères de moins de cinquante ans. Psychologie de comptoir inclus dans le prix.
Je remercie Babelio et NIL Editions pour ce partenariat, qui à défaut de m’avoir plu, ne m’a pas laissée indifférente, et c’est ce que je recherche aussi parfois, en lecture.
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Et les hommes sont venus Chris Cleave Critiques et infos sur Babelio.comClassé dans :Bouquins, Littérature anglophone, Royaume Uni