Michiru et Roidy continuent leur voyage et se retrouve sur l’ile Saint-Jacques. Michiru espère faire un reportage, comme le souhaitais sa fiancée décédée. Comme à Lunatic City, les choses paraissent bizarres et bien plus compliquées qu’il n’y parait.
Suite de God save the Queen, Le Labyrinthe de Morphée apparait comme plus complet à bien des égards.
On retrouve cette même volonté de comprendre les choses, chez un être à moitié mort mais qui cherche à se prouver qu’il est vivant. Comme son passé a été révélé dans le tome précédent, on comprend mieux ses intentions de découvrir le sens de la mort. On assiste à une nouvelle façon de penser, très proche du bouddhisme tibétain (avec quelques allusions, comme le mandala que l’on voit au début). La mort apparait plus douce, un peu comme le sommeil, et rattrape vite ce qui est dit dans le tome 1. Le tout est une nouvelle fois contemplatif mais bien plus agréable à lire, les bases étant posées.
La mort est-elle une fin en soi ou a-t-on la possibilité de s’y soustraire? Voilà la question que pose le manga, dans un décor plus noir mais bizarrement plus calme et fluide, peut-être parce qu’on sait maintenant comment vit Michiru après son drame. Le problème de la mort est donc abordée différemment, où Roidy devient une sorte de réponse. La machine est-elle l’avenir de l’humanité, si l’esprit (ou plutôt le cerveau ici) est transféré dans un corps artificiel? Cette question est dans la continuité du tome 1 puisque God save the Queen posait la question et Le Labyrinthe de Morphée donne une réponse. D’ailleurs, la réaction de Michiru est bien moins tranchée, étant lui-même le résultat de cette forme « d’immortalité ». Même si certaines personnes ne souhaitent pas rester dans un lieu où l’homme fait place à la machine, les réactions ne sont pas pour autant négatives. Ils veulent simplement conserver les traits de caractère qui symbolisent l’homme car ils ont peur que leur état les fasse oublier leur humanité.
Ce tome 2 est plus complexe car en plus de poser des questions, il donne des réponses et parvient à les justifier, par des exemples certes un peu extrêmes mais révélateurs. On ne comprend pas tout immédiatement et des relectures s’impose, notamment un passage que je n’ai pas compris totalement. Les côtés métaphysiques et voyage intérieur sont encore plus présents, voir même réels. Le lieu où se déroule l’histoire donne encore plus cette impression puisque l’île « tourne » et on peut se demander si elle est bien réelle ou juste la représentation métaphorique d’un souhait de Michiru , qui doit l’aider à apaiser son esprit, voir à oublier son passé.
Un très bon manga, un peu supérieur à God save the Queen car il répète pas les mêmes maladresse et pose un vrai questionnement de fond et donne des réponses claires. Bien sûr, il faut lire les deux dans la foulée pour apprécier pleinement l’oeuvre dans son ensemble mais ca ne change rien à la qualité de ce second tome. Une bonne petite saga sur la condition humaine, la mort et par extension, la vie. Un voyage métaphysique qui se lit avec plaisir, dans un style contemplatif d’une rare beauté.