Une grosse perf’, ce n’est rien de le dire… En tenant en échec l’Angleterre (1-1) dès leur entrée dans le Mondial, l’équipe américaine a montré qu’elle ne se trouvait pas là par hasard. Du reste, il y a peut-être bien un petit moment que Landon Donovan et ses coéquipiers ne sont pas « là » par hasard. Régulièrement désignés comme les petits poucets du football, les Américains sont pourtant montés en puissance lors des dernières grandes compétitions internationales.
Depuis 1994 et le Mondial organisé chez eux, ils n’ont pas manqué une seule phase finale de Coupe du Monde. Un signe… d’autant plus révélateur que ces « boys » se sont parfois permis quelques coups d’éclats, accédant notamment aux quarts de finale du Mondial 2002. L’exploit le plus récent de cette sélection américaine reste évidemment son parcours en Coupe des Confédérations l’année dernière : une victoire contre l’Espagne, une finale contre le Brésil… et une grosse frayeur à la clé pour la Seleçao, menée 2 à 0 par les États-Unis avant de renverser la vapeur.
Les hommes « clé » du sélectionneur Bob Bradley ont par ailleurs depuis longtemps déserté les terrains américains pour se frotter aux exigences des championnats européens. Donovan joue à Everton, tout comme le gardien Tim Howard, passé par Manchester United. Clint Dempsey évolue à Fulham, Carlos Bocanegra au Stade rennais… Bref, il serait légitime de se dire qu’après tout, il y a de plus grands débutants que ces garçons issus d’une nation où le « soccer » ne suscite pas un enthousiasme débordant
« Lucky » sur leur but
Face aux Anglais, ils ont prouvé que leur jeu n’était pas fantaisiste, mais au contraire intelligent, posé, parfaitement calibré pour mater la furia des hommes de Capello. En ne paniquant pas après l’ouverture du score de Steven Gerrard dès la quatrième minute, en s’imposant dans le jeu aérien, en créant des espaces sur les côtés -en particulier pour le très rapide Jozy Altidore- les Américains ont maîtrisé leur sujet. Le second tour est à leur portée.
Reste cependant que cette équipe conserve une certaine naïveté, en particulier en défense. Les Américains ont encaissé ce but de Gerrard sur une véritable « opération portes ouvertes ». L’addition aurait pu être plus lourde si l’excellent Tim Howard n’avait pas plusieurs fois sorti le grand jeu, notamment face au toujours redoutable Wayne Rooney. Et côté attaque, il y a de la vitesse, de la qualité dans les centres… mais beaucoup de maladresse dans le geste final. Il faudra songer à y remédier. La bande à Donovan n’aura pas toujours la chance de tomber sur un « Calamity Green » dans les cages adverses, capable de manquer un ballon aussi facile.
Pour L’Équipe : la rage de Fabio Capello, le sélectionneur de l’Angleterre
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