Sourire aux lèvres pour Matfield (Photo, Skysport)
Le XV de France n’a jamais existé dans sa confrontation avec l’Afrique du Sud. Corrigés par les champions du Monde (42-17), les partenaires de Thierry Dusautoir, émoussés physiquement, n’ont pas été au niveau.
par Baptiste Desprez, le 11-06-2010
Marc Lièvremont en a fait des cauchemars. Il a dû trouver la nuit bien longue en assistant à la démonstration de l’Afrique du Sud sur la pelouse du Cap (42-17). Après avoir mal dormi la nuit précédent le premier test, le sélectionneur tricolore va sans doute connaître pareille mésaventure samedi soir après une journée cauchemardesque. Malgré un statut renforcé par le titre de champion d’Europe au sortir d’un Grand Chelem brillamment décroché, le sélectionneur du XV de France émettait quelques doutes avant de s’envoler vers l’Afrique du Sud. Dire qu’il a été conforté dans ses incertitudes n’apprendra rien à personne après la correction infligée par les Boks. Il n’y a tout simplement pas eu de match face à des champions du Monde remontés et très revanchards suite à leur défaite subie en novembre à Toulouse (20-13).
Une entame cauchemardesque
Marc Lièvremont redoutait l’entame de match de ses troupes. Les faits lui ont donné raison. A la 12e minute de jeu, les Sud-Africains menaient déjà 17-0, après deux essais de Spies (2e) et Aplon (8e). La faute à un manque d’implication et de nombreux placages manqués de la part des Bleus. Des erreurs qui se paient cash face à ce qui se fait de mieux au monde aujourd’hui. Seul un essai d’Aurélien Rougerie (20-7, 29e) et une belle intensité en mêlée sont venus éclaircir un bilan calamiteux à la pause (25-10). On pensait alors les Tricolores capables de réagir lors du deuxième acte. En vain. Sur une belle séquence offensive, les Tricolores étaient tout près de marquer… Mais c’était sans compter sur la roublardise d’Aplon, qui interceptait le ballon pour inscrire un nouvel essai après une course de 85 mètres (35-10, 49e). Un vrai coup de poignard dont ne se relèveront jamais les champions d’Europe.
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Dominé dans le combat
«On a eu 20 premières minutes difficiles, avoue un Morgan Parra dépité. On court après le score, mais il y a aussi des bonnes choses en essayant de mettre du volume et du rythme. C’est dur car on prend 40 points. Il y a beaucoup de frustration.» A un an du Mondial 2011, le XV de France situe encore le travail à effectuer avant de tutoyer le très haut niveau. Même si, à pareille époque, les Français ne sont pas dans une forme optimale, la domination des Boks en conquête et dans l’intensité et le combat a été décisive au Cap. L’interlude en Afrique du Sud restera un mauvais souvenir pour les partenaires de Thierry Dusautoir. Direction maintenant l’Argentine. Mais la nuit s’annonce difficile pour le patron des Bleus.
Source : Sport24
Le Commentaire de Mister Rugby sur Afrique du Sud-France :
Les Bleus sortent d’une saison éprouvante, beaucoup ont joué des finales de Top 14 ou de Heineken Cup. On se rend compte lors des Coupes du Monde, seul moment où les sélections du nord et du sud ont des préparation à peu près équivalentes, que la différence de niveau n’est pas tellement importante. Je rappelle que lors de la dernière Coupe du Monde au niveau des demi-finales le Top 14 était la compétition la plus réprésentée.N’oublions pas qu’il manquait de nombreux joueurs clés, tels que Chabal, Bastareaud et j’en oublie. Il faut reconnaître que les sudafs étaient les plus forts sur ce match, mais ils ont eu aussi beaucoup de réussite.Je ne suis pas du tout d’accord avec Marc Lièvremont lorsqu’il dit que les siens ont manqué d’agressivité. Je dirais même plus, c’est probablement parce que les Bleus n’ont rien lâché qu’ils ne s’en sont pas pris 70 comme les Irlandais face aux All Blacks. Je crois que l’entraineur parle sous le coup de la déception.Pour moi les clés du match sont :- Le manque de fraicheur évoqué plus haut.- Le manque d’adaptation aux nouvelles règles, que les Springboks connaissaient déjà bien, autour de la zone plaqueur/plaqué et concernant le jeu au sol. C’était là le travail de l’entraineur de bien les préparer.- Le manque de vitesse aux ailes, j’en avais déjà parlé après la défaite face aux All Blacks, je le redis aujourd’hui, il nous manque des ailiers super rapides comme peuvent l’être Habana, Aplon, Rokocoko ou d’N’gwenya. Ce qui m’inquiète c’est que je ne vois pas qui dans le Top 14 aurait fait mieux que Rougerie et Clerc, néanmoins des joueurs comme Sid, Candelon, ou Andreu s’approchent de cette vitesse.